Près de la moitié de la population mondiale souffre d’une mauvaise nutrition, avec des conséquences néfastes pour la santé mais aussi pour la planète, souligne un rapport publié mardi 23 novembre.
Selon ce rapport annuel intitulé «Global nutrition report» (GNR), dont les données viennent d’organisations comme l’ONU, la FAO, l’OMS ou l’Unicef, 48% des humains mangent actuellement trop ou trop peu. Au rythme actuel, le monde n’atteindra pas huit des neuf objectifs nutritionnels fixés par l’Organisation mondiale de la santé pour 2025.
Augmentation de 15% des décès dus à une mauvaise alimentation
Il s’agit notamment de réduire l’émaciation des enfants (lorsqu’ils sont trop minces pour leur taille) et les retards de croissance (lorsqu’ils sont trop petits pour leur âge), ainsi que l’obésité des adultes. Le rapport estime que près de 150 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent d’un retard de croissance, plus de 45 millions sont émaciés et près de 40 millions en surpoids. Il révèle également que plus de 40% des hommes et femmes (2,2 milliards de personnes) sont en surpoids ou obèses. «Les décès évitables, dus à une mauvaise alimentation, ont augmenté de 15% depuis 2010» pour représenter aujourd’hui «un quart de tous les décès d’adultes», a déclaré à l’AFP la présidente du groupe d’experts indépendants du GNR, Renata Micha.
«Nos résultats mondiaux montrent que notre alimentation ne s’est pas améliorée au cours des dix dernières années et constitue désormais une menace majeure pour la santé des gens et pour la planète», a-t-elle ajouté. Selon le rapport, les populations ne consomment pas les quantités recommandées d’aliments bénéfiques pour la santé comme les fruits et les légumes. Sans surprise, les pays à faible revenu ont la plus faible consommation de ces aliments. Les pays à revenu plus élevé sont ceux qui consomment le plus les aliments ayant des effets nocifs sur la santé comme la viande rouge, les produits laitiers et les boissons sucrées et ont les taux les plus élevés de personnes en surpoids. Le GNR a par ailleurs calculé que la demande alimentaire mondiale avait généré quelque 35% des émissions de gaz à effet de serre en 2018.
«Les aliments d’origine animale ont généralement une empreinte environnementale par produit plus élevée que les aliments d’origine végétale», indique le rapport. En plus de perturber les systèmes alimentaires et de santé, la pandémie de Covid-19 a poussé environ 155 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté, ajoute le rapport.
AFP