Les prix du pétrole ont reculé vendredi, lestés par des données de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) évoquant une croissance de la demande d’or noir moins forte que prévu en 2021 et par les rumeurs de prélèvements potentiels dans les réserves stratégiques américaines.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a lâché 0,92% à 82,17 dollars à Londres par rapport à la clôture de jeudi. À New York, le baril de WTI pour le mois de décembre a perdu 0,98% à 80,79 dollars.
Malgré des sommets tutoyés mercredi matin, les deux contrats de référence de part et d’autre de l’Atlantique sont en léger retrait sur la semaine.
Les opérateurs avaient en tête une possible intervention américaine pour répondre à l’insuffisance de l’offre de brut. La potentielle libération d’une partie des réserves stratégiques de pétrole (SPR) du pays, une des options envisagées, « fait peser un lourd plafond sur le WTI estime Han Tan, d’Exinity. « Ce serait un effort spectaculaire pour envoyer un signal au marché mondial de l’énergie qu’un renforcement de l’offre est pris au sérieux pour faire baisser les prix », soulignait John Kilduff d’Again Capital. Selon lui, pour atteindre son but, cette initiative de déverser des réserves sur le marché devait être prise « en coordination » avec d’autres pays pour peser efficacement sur les prix. « Le marché en tout cas a été hautement réactif à ces rumeurs de ponction dans les réserves, peut-être davantage que je ne l’escomptais », a souligné M. Kilduff.
De son côté, l’OPEP a revu en baisse une nouvelle fois jeudi son estimation de la croissance de la demande pétrolière mondiale pour cette année, sous l’effet de la décélération de la reprise en Chine et en Inde au troisième trimestre.
Dans son rapport mensuel de novembre, le cartel estime que la demande pétrolière mondiale bondira de 5,7 millions de barils par jour – mbj sur l’ensemble de l’année 2021, alors qu’il tablait sur une croissance annuelle un peu supérieure le mois précédent. S’il tend à limiter quelque peu la hausse récente des cours du brut, le rapport « n’a apporté que des changements marginaux aux estimations de l’offre et de la demande pour cette année et l’année prochaine », nuancent les experts d’ING.
Afp