Les cours du pétrole ont pris encore un peu de hauteur lundi, faisant fi de la menace du gouvernement américain de libérer une partie de ses réserves pour soulager le marché.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a gagné 0,83% à Londres pour conclure à 83,43 dollars.
À New York, le baril de WTI pour livraison en décembre a lui avancé de 0,81% et achevé sa course à 81,93 dollars.
Le marché se remet toujours du décrochage enregistré jeudi après l’annonce par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés de l’accord OPEP+ du maintien de leur calendrier de production sur un rythme très prudent.
Chef de file de l’organisation, l’Arabie saoudite a doublé la mise, vendredi, en relevant son prix de base pour les clients asiatiques, alors que les responsables de plusieurs pays ont multiplié, ces derniers jours, les appels à une hausse de la production pour apaiser les cours.
Dimanche, la secrétaire américaine à l’Énergie, Jennifer Granholm, a expliqué, sur la chaîne CNN, que le président Joe Biden « passait en revue tous les outils » à sa disposition pour soulager les prix.
Ces derniers jours, plusieurs élus républicains du Congrès s’en sont pris au chef de l’État, accusé de faire fondre le pouvoir d’achat des Américains, notamment en laissant le prix de l’essence se maintenir à un niveau très élevé (+62% par rapport à l’an dernier à la même époque aux États-Unis en moyenne).
Selon Jennifer Granholm, le président américain envisage notamment de libérer une partie des réserves stratégiques de pétrole et d’augmenter ainsi artificiellement l’offre. « On entend des rumeurs, des murmures, sur cette utilisation potentielle » des réserves, a expliqué Matt Smith, responsable de l’analyse pétrole pour le fournisseur de données spécialisé dans les matières premières Kpler. « C’est ça qui maintient les prix dans une certaine fourchette » et les empêche d’accélérer franchement, selon lui.
Le marché évoquait la possibilité d’un tirage coordonné sur les réserves stratégiques de plusieurs pays, qui aurait principalement impliqué les États-Unis et la Chine. Mais cette dernière gonfle ses stocks depuis un an et demi « et pourrait choisir la prudence en les gardant pour des jours difficiles« , a anticipé Louise Dickson, analyste du cabinet Rystad Energy.
Un mouvement des États-Unis seuls aurait, dès lors, un impact « limité« , selon Matt Smith, « parce que les prix du pétrole sont orientés par des événements mondiaux. Donc quelque chose qui se produirait à un niveau régional ôterait peut-être un peu de pression sur les prix, mais ce serait temporaire.«
Afp