Les cours du pétrole ont dévissé mercredi après l’annonce que les stocks de brut américains avaient de nouveau augmenté beaucoup plus que prévu sur une semaine.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a touché en séance, à Londres, un plus bas depuis quasiment un mois, à 81,50 dollars, avant de se reprendre légèrement.
Quant au baril de WTI pour décembre, il flirtait avec le seuil symbolique des 80 dollars, au-dessus duquel il navigue depuis le 13 octobre.
Le Brent a terminé en repli de 3,22% à 81,99 dollars, tandis que le WTI a lui cédé 3,63% pour clôturer à 80,86 dollars.
En cause, le bond des stocks américains de brut, qui ont progressé de 3,3 millions de barils durant la semaine achevée le 29 octobre, selon les chiffres publiés mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA), quand le marché attendait 2,25 millions.
C’est la deuxième surprise consécutive après la hausse de la semaine précédente, qui représentait le double des prévisions. « Toute cette conversation sur la crise mondiale de l’énergie a encouragé beaucoup de traders à se positionner sur les marchés de l’énergie et maintenant, ils se disent qu’on est peut-être à un sommet et ils essayent de prendre leurs bénéfices« , a estimé Michael Lynch, président du cabinet Strategic Energy & Economic Research (SEER).
Cette humeur vendeuse était aussi alimentée, à la marge, par l’éventualité d’un changement de trajectoire de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP) et ses alliés de l’accord OPEP+, à l’occasion de leur réunion mensuelle, jeudi. « Il est improbable que l’OPEP+ accepte d’augmenter sa production au-delà de 400.000 barils par jour supplémentaires alors que les prix décrochent et qu’on s’attend à ce que le marché soit en surcapacité l’an prochain« , a commenté, dans une note, Bart Melek, responsable de la stratégie matières premières chez TD Securities.
Ce relèvement mensuel de 400.000 barils par jour correspond au calendrier annoncé en juillet et qui doit théoriquement se poursuivre jusqu’en septembre 2022.
Pour Michael Lynch, le marché pourrait être en train de vivre un tournant, après des semaines d’accélération. « La hausse des stocks de brut et de produits distillés (principalement gasoil et mazout) suggère que le marché va s’assouplir » et les prix se stabiliser ou baisser, a fait valoir l’analyste.
Ce coup de froid pourrait aussi être favorisé par la résurgence du Covid-19 en Russie et en Chine, a souligné Louise Dickson, analyste du cabinet Rystad Energy, ainsi que par la gestion des pénuries énergétiques par les autorités chinoises, qui ont déjà entraîné une forte baisse des prix du charbon ces derniers jours.
Cependant, de nombreux opérateurs considèrent encore que les fondamentaux du marché pointent vers le haut et voient, comme Bart Melek, un Brent à 90 dollars, voire plus.
Afp