L’effritement du pouvoir d’achat des citoyens et la flambée des prix de large consommation risquent d’être un caillou dans la chaussure du gouvernement à la veille de la rentrée sociale.
La Confédération algérienne des syndicats, qui s’est réunie mardi dernier, a mis en garde le gouvernement et a brandi la menace de la grève.
«La situation sociale actuelle n’augure rien de bon, et nous risquons de connaître une explosion du front social à la rentrée devant la terrible baisse du pouvoir d’achat», avertissent, dans un communiqué rendu public, les quatorze syndicats autonomes issus de différents secteurs.
Ces syndicats dénoncent l’augmentation monstrueuse des prix des produits de large consommation, alors que le gouvernement refuse, depuis des années, de revoir la politique salariale, et ce en dépit de la hausse du taux d’inflation et la baisse du dinar, qui ont conduit à une baisse du pouvoir d’achat.
La Confédération a dénoncé le manque d’efficacité des politiques actuelles et successives du gouvernement à trouver une alternative et des solutions pour l’équilibre du pouvoir d’achat à travers l’accélération de l’ouverture du dossier des salaires et des indemnités.
Les syndicats ont également appelé à la création d’un observatoire national du pouvoir d’achat. Devant cette situation sociale «critique que vivent les fonctionnaires», les syndicats autonomes estiment qu’ils sont tenus «de prendre leurs responsabilités syndicales et éthiques», pour défendre les travailleurs et leur pouvoir d’achat.
Et cela ne peut se faire qu’« à travers tous les moyens de protestation légaux et pacifiques pour inciter le gouvernement à prendre les décisions adéquates et urgentes, afin d’améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs et des fonctionnaires», a précisé la Confédération dans le même communiqué.
Pouvoir d’achat : d’autres syndicat hausse le ton
Par ailleurs, les syndicats ont également insisté sur leur combat qui inclut les anciens dossiers qui n’ont pas trouvé des solutions de la part du gouvernement, notamment le dossier de la retraite, des libertés syndicales et celui de la santé publique et de la Sécurité sociale.
Le Syndicat autonome des fonctionnaires des impôts (SAFI) a brandi la menace de la grève, si le gouvernement ne satisfait pas ses revendications, notamment l’amélioration des conditions socio-professionnelles, d’ici la fin du mois de septembre.
Le syndicat a mis en garde, dans son communiqué, contre « les blocages qui subsistent au niveau du traitement des revendications, à savoir le statut, le système des remboursements, la prime d’entrée complémentaire, les outils de travail, la protection, le dossier des poursuites judiciaires abusives, l’École Nationale d’Administration, les nominations aléatoires ».
Le Syndicat National Autonome des Personnels de l’Administration Publique (SNAPAP) a annoncé, dans un communiqué rendu public aujourd’hui, l’organisation d’une grève générale en octobre sur tout le territoire national et dans tous les secteurs de la fonction publique, afin de « défendre la dignité des travailleurs, leurs droits et préserver leur dignité ».
Le syndicat a expliqué qu’il suivait avec beaucoup d’intérêt et d’inquiétude la terrible hausse des prix des produits alimentaires de base et son impact sur le pouvoir d’achat du citoyen algérien, notant que la Banque mondiale a fixé le seuil de pauvreté pour une personne à 1,90 dollar américain, ce qui équivaut à 7756,8 dinars algériens par personne et par mois, soit environ 46720,80 dinars algériens Pour une seule famille, au minimum.
Pour rappel, le premier ministre, Aymen Benabderrahmane, a présenté, lundi dernier, le plan d’action du gouvernement devant les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN). Ce plan d’action, qui doit être voté ce jeudi par les membres de l’Assemblée, se caractérise par le manque de mesures en faveur du pouvoir d’achat des ménages.