Les cours du pétrole ont reculé vendredi, à l’issue d’une séance davantage marquée par les craintes d’un ralentissement de l’économie que par les nouvelles du secteur (réunion OPEP et ouragan Ida) qui avaient capté l’attention du marché en début de semaine.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a clôturé, à Londres, en baisse de 0,57% ou 42 cents par rapport à la veille, à 72,61 dollars. A New York, le baril de WTI américain pour octobre a lui cédé 1% ou 70 cents, à 69,29 dollars.
Après avoir bondi jeudi, principalement du fait de la paralysie prolongée des infrastructures pétrolières de Louisiane et du Golfe du Mexique après le passage de l’ouragan Ida, les prix de l’or noir ont plié sous l’effet d’un indicateur macroéconomique décevant.
Quelque 235.000 emplois ont été créés en août aux États-Unis, selon le rapport mensuel du ministère du Travail, soit moins d’un tiers de ce qu’attendaient les économistes, qui tablaient sur 750.000.
Ce ralentissement inattendu a été mis sur le compte de l’accélération du variant Delta du coronavirus. Selon John Kilduff, de la firme de conseil en investissement Again Capital, ces chiffres s’ajoutent à la récente décélération, ces derniers jours, du trafic passagers dans l’aviation commerciale aux États-Unis. « Ca nous rappelle que nous avons toujours un problème de demande« , a commenté l’analyste. Néanmoins, après le week-end férié de Labor Day (pas de clôture du WTI lundi), le marché devrait de nouveau se préoccuper de la situation dans le sud des États-Unis. « Jusqu’ici, le rythme de rétablissement de la production de pétrole et de gaz dans le Golfe (du Mexique) n’a pas été bon« , a-t-il rappelé.
Jeudi, les plateformes et installations pesant environ 93% de la production de brut du Golfe du Mexique étaient encore à l’arrêt, selon le Bureau de la régulation de l’environnement et de la sécurité (BSEE).
Vendredi, la principale compagnie d’électricité de la région de Louisiane la plus touchée par Ida, Entergy, a indiqué que le courant devrait être rétabli, pour l’essentiel, d’ici mercredi.
La paralysie de plusieurs raffineries a déjà fait grimper de 3 cents, en moyenne, le prix du gallon d’essence (3,78 litres) aux États-Unis, à 3,18 dollars, ce qui en fait le prix le plus élevé lors d’un week-end de Labor Day depuis 7 ans, a indiqué la fédération d’automobilistes AAA.
Afp