La future scène politique s’enflamme déjà au cœur des concertations en cours entre le pouvoir en place et les heureux élus des récentes législatives.
Le MSP se retire de la course vers le nouveau gouvernement, et jette un pavé dans la mare, en dénonçant une fraude électorale, le poids du boycott, et une proposition pour des portefeuilles inconséquents sur la vie politique, alors que le FLN et le RND jubilent de reprendre le droit de cité, les jeunes et les indépendants sont félicités par les hautes instances du pays.
Il y’ a lieu de convenir que les couleurs du prochain gouvernement ne vont pas tarder à se révéler, dans la mesure où les concertations suivent chronologiquement et respectueusement l’ordre des résultats des élections.
Autrement dit, selon cette logique, les partis en tète, auront à jouir des portefeuilles importants, et déjà les spéculations et les pronostics sont lancés. Hormis le fait que les ministères de souveraineté tels que, l’Intérieur et les Affaires étrangères, qui seront, selon certains observateurs, intouchables, il est fort attendu de voir les indépendants capter toutes les convoitises et créer la surprise au sein de l’hémicycle.
Or, la nomination du nouveau Premier ministre, peut déjà s’avérer un élément décisif dans la constitution du prochain gouvernement, étant donné, que d’une part, Aymen Benabderrahmane n’affiche aucune obédience politique, et se présente comme une partie neutre, dans les consultations, dont il est chargé de poursuivre.
D’autre part, il véhicule à travers son statut, son parcours et son expérience dans le domaine des finances, une volonté indiscutable de la part du président de la République à concentrer les efforts du prochain gouvernement sur la situation économique, financière et sociale du pays.
C’est donc, vers un gouvernement essentiellement dédié au traitement des multiples crises qui rongent le pays que devra se pencher le premier ministre fraîchement installé à ses fonctions, et ce dans les tout prochains jours. Il s’agira de créer des équilibres sûrs, au sein d’un gouvernement politique, composé de ministres partisans, pour affronter une situation d’urgence autant sur le plan politique qu’économique et sociale.
Car il faut le dire, la concrétisation du projet de réformes profondes pour redresser des secteurs aussi importants, que l’industrie, le Tourisme, la santé, et l’éducation, dans le sens, des attentes grandissantes des citoyens, relève d’une rigueur qui exige une distinction profonde entre l’urgence et la quête d’une stabilité, et l’importance d’un parcours partisan et politique.
C’est dans cette nuance souvent ignorée par les élus qu’il y a lieu de chercher les vertus d’une coalition, ou d’une alliance présidentielle. Car il est clair, que la nouvelle équipe gouvernementale se risquerait certainement pas, de commettre de faux pas, et de montrer des signes de faiblesse dans la gestion de leurs secteurs. Ils devront réussir à tout prix leurs missions, pour confirmer leurs positions, et celle de leurs partis, aux yeux de la société.
A ce titre, même si la bataille est hautement économique et politique, les défis sont également à relever sur le plan de la confiance et de la légitimité.