La cabale judiciaire se poursuit contre les activistes et militants. Plusieurs personnes ont été condamnées, ce lundi 28 juin 2021, à de la prison ferme dans plusieurs wilayas notamment à Alger, Sétif, Boumerdes.
Huit (8) personnes ont été condamnées à 1 an de prison ferme par le tribunal de Sétif. Il s’agit de « Rachid Bechtoula, Raouf Moussaoui, Massoud Boulakma , Sohaib Chakhchoukh, Samir Abid , Abderrahmane Chaouche, Brahimi Safi-Eddine et Abdenour Ayat, précise le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), qui a rappelé que lors du procès tenu le 20 juin, le parquet à requis deux ans de prison ferme. Sept d’entre eux ont été placés sous mandat de dépôt le 3 juin tandis que Abdenour Ayat, arrêté le 9 juin a été placé en détention provisoire le lendemain.
Les huit personnes sont accusées de : « Tentative d’influencer les décisions de justice », « diffusion au public des publications pouvant porter atteinte à l’intérêt national », « diffusion au public de fausses informations pouvant porter atteinte à l’ordre public et la sécurité publique », « incitation à attroupement » », atteinte à la personne du président de la République », « outrage à corps constitué, mettre en danger la vie d’autrui ».
A Boumerdes, deux personnes ont été condamnées ce dimanche à de la prison ferme et avec sursis. Selon le CNLD, il s’agit de Mohamed Hocine condamné à 1 an de prison ferme et de Nabil Ami condamné à 6 mois de prison avec sursis.
Arrêtés le 10 juin à Bordj Menaiel, les deux personnes ont été placées sous mandat de dépôt le 14 du même mois par le juge d’instruction près le tribunal de la même ville. Le 21 juin, le parquet près le même tribunal avait requis dix ans de prison ferme à l’encontre de Mohamed Hocine.
A Alger, le tribunal de Sidi Mhamed a condamné, ce dimanche, Nacer Sakhri à six mois de prison ferme et six mois de prison avec sursis assortis d’une amende de 100 000 dinars. Le parquet avait requis 3 ans de prison ferme à l’encontre de Nacer Sakhri, lors du procès tenu le 21 juin. Pour rappel, Nacer Sakhri, ancien membre du CNT, a été placé sous mandat de dépôt en comparution immédiate le 14 Juin 2021 par le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger.
Hier dimanche, cinq activistes et militants politiques ont été placés sous mandat de dépôt par le juge d’instruction près le tribunal de Draa El Mizan dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Selon le CNLD, les cinq personnes ont d’abord été présentées devant le procureur qui les renvoya directement devant le juge d’instruction qui, à son tour les plaça sous mandat de dépôt. Il s’agit, en effet, de Bouaziz Ait Chebib, Belaïd Ammarkhodja, Hamou Boumediene, Boussad Becha et Hocine Azem.
Dans une déclaration rendue publique hier, la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) a dressé un état des lieux pour le moins inquiétant quant à la situation des droits humains et des libertés publiques dans notre pays. La LADDH a dénoncé la répression qui s’abat sur l’opposition, tout particulièrement les activistes du hirak.
« La liste des détenus ne cesse de s’allonger de jour en jour », a alerté l’organisation de défense des droits humains, qui a ajouté que « les d’arrestations et la répression ciblent sans discernement toutes les voix discordantes du hirak pacifique pro-démocratie et de l’opposition démocratique et la société civile » et qui « prend une ampleur inquiétante ».
Selon la même source, depuis la reprise du hirak, « près de 6400 arrestations ont été opérées à l’échelle de tout le pays, dont 2000 interpellations en deux semaines ». Le nombre de citoyens privés de leur liberté a atteint « 300 détenus d’opinion », selon la LADDH. Parmi eux, « des femmes, des étudiants, des universitaires, des militants de partis politiques de l’opposition, toutes sensibilités confondues (…) ».