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Belhimer à RFI : « Le Hirak a terminé sa mission avec les élections présidentielles »

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Le ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement, Ammar Belhimer, a déclaré que « le Hirak a terminé sa mission avec l’élection présidentielle » du 12 décembre 2019.

Dans une interview accordée samedi dernier à Radio France International (RFI) et diffusée mardi 15 juin, Ammar Belhimer a indiqué : « Le Hirak de février 2019 est un Hirak qui a été béni par le président de la République, qui de mon point de vue a sauvé l’État-nation algérien qui a été réduit à une carapace vide par vingt ans de gabegie, vingt ans de prédation. Donc le Hirak est une œuvre salutaire, patriotique. Donc, éviter les dérapages, éviter tout ce qui échappe à une démarche paisible, pacifique, institutionnelle qui permet une transition ordonnée », a-t-il dit en réponse à une question de savoir si le mouvement populaire est fini.

« Le Hirak a terminé sa mission avec les élections présidentielles. Ce qui se produit après les élections présidentielles, c’est ce que j’appelle le « néo-Hirak », une excroissance du Hirak initial qui est complètement investi par les mouvements terroristes. Soyons clairs, Rachad, d’une part, et avec l’association des mouvements séparatistes qui est le MAK [Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie, NDLR]. Le Haut conseil de sécurité a classé ces deux mouvements comme étant terroristes. Ils n’ont plus le droit de manifester à quelque titre que ce soit. Depuis cette décision, il n’y a plus de manifestations et le néo-Hirak est condamné à disparaître à ce titre », a-t-il déclaré en réponse à la question « Pour vous, les grandes manifestations à Alger et dans les grandes villes algériennes, c’est fini ? ».

Questionné pour savoir si le président Abdelmadjid Tebboune allait décider un élargissement aux personnes incarcérées, sachant qu’il y a plus de 200 personnes en prison, en lien notamment avec le Hirak, le Porte-parole du Gouvernement a rappelé que « le président Tebboune a déjà pardonné en libérant à des dates fixes, les grandes dates qui sont le 5 juillet et le 1er novembre. À chaque date, il y a des libérations, c’est normal (…) »

A une question sur les raisons et quel est le message de l’arrestation jeudi dernier des journalistes El Kadi Ihsane et Khaled Drareni ainsi que du militant politique Karim Tabbou, Belhimer a indiqué : « Le message est de respecter les droits des uns et des autres. Exemple : vous n’avez pas le droit d’empêcher les gens de voter. » Relancé par la journaliste de RFI qui lui a dit : « Mais c’était avant le vote ? » Le ministre a répondu : « Tout ce qui enfreint à la loi est condamnable par elle, d’accord ? Sinon, c’est l’anarchie, c’est n’importe quoi. »

Interrogé sur le renouvellement de la classe politique en Algérie et la fin du FLN (Front de libération nationale), Ammar Belhimer a indiqué :  « Le FLN en tant que structure peut-être, mais en tant que représentation d’un courant, non. » Et d’expliquer qu’en Algérie, il y a trois grands courants : « le courant nationaliste qui est représenté par une tradition d’une guerre de libération qui a marqué ce pays, qui marquera à jamais, à mon avis, son identité nationale et c’est un courant qui ne disparaîtra jamais », et ce courant est représenté, selon lui, « sous différentes formes en termes de structures par le FLN, par le RND [Rassemblement national démocratique, NDLR], par d’autres organisations de masse de l’ex-FLN ».

Selon le ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement, le deuxième courant c’est « le courant islamiste, né des années 1990, post-soviétiques. » « Il existe, il vit d’une réalité, c’est l’islamité de ce pays. Il vit d’une relation un peu particulière entre l’islam et la politique », a-t-expliqué, en ajoutant qu' »il y a un troisième courant, qui malheureusement n’est pas très en force dans ces élections, c’est le courant démocratique qui se retrouve représenté par des indépendants et par le parti Jil Jadid nouvellement constitué et qui incarne un peu ce troisième courant démocratique. »

Concernant les relations entre la France et l’Algérie, Ammar Belhimer a estimé qu’en France, « il y a ce que j’appelle « l’héritage du système colonial » qui ne veut pas que les deux pays avancent dans une voie différente qu’une voie néocoloniale et de dépendance. » « Moi, je réduis l’assainissement de la question mémorielle algéro-française à ce que j’appelle la logique des 3R : il faut que la France reconnaisse sa responsabilité dans le génocide et le crime colonial, crime contre l’humanité. Reconnaissance de sa « responsabilité ». « Repentance ». Et troisième « R » : « Réparation » des dégâts environnementaux, humains… », a-t-il dit.

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