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Les experts discutent des avantages de la cigarette électronique

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Les 25 et 26 mai dernier a eu lieu le sommet international virtuel « E-Cigarette Summit », dédié aux risques liés au tabac, auquel ont pris part de nombreux socialistes mondiaux. A cette occasion, la branche de Philip Morris International (PMI) en Algérie a convié la presse à assister à l’ouverture des travaux de ce sommet et par la même occasion, faire l’introduction au PMI transformation.

L’équipe de Philip Morris International a présenté aux médias présents sa stratégie de transformation et les alternatives à la cigarette traditionnelle, notamment la cigarette électronique et la tabac chauffé, qui sont des produits de l’industrie du tabac développés et mis sur le marché depuis plusieurs années déjà une gamme de produits à risques réduits qui chauffent le tabac sans le brûler. Le but ultime mis en avant par la société, a-t-on assuré, est de cesser à terme la production de tabac combustible.

Au milieu de l’été dernier, la Food & Drug Administration (FDA) des États-Unis accordait à Philip Morris International (PMI) la certification « produit du tabac à risque modifié » pour son appareil IQOS. La FDA le décrit par ailleurs comme « un produit contenant un niveau réduit ou présentant une exposition réduite au tabac ». La FDA ajoute que « des études scientifiques ont montré qu’en passant complètement des cigarettes conventionnelles au système à risque modifié, on atténue considérablement l’exposition du corps à des produits chimiques nocifs ».

Pour rappel, l’IQOS est un appareil comprenant des piles qui chauffent des capsules de tabac sans les brûler, à une température remarquablement inférieure à celle des cigarettes combustibles. Il se distingue donc des e-cigarettes qui, elles, chauffent un liquide pour le vaporiser.

PMI a investi quelque 8 milliards de dollars depuis 2008 en recherche et développement, puis en fabrication de son produit. Son objectif, a-t-on expliqué, est de proposer une alternative à la cigarette traditionnelle, destinée aux fumeurs adultes qui souhaitent arrêter de fumer ou consommer le tabac autrement. Pour l’industriel, les produits chauffants ne sont pas une meilleure alternative mais une option moins nocive.

S’exprimant lors du sommet virtuel sur la cigarette électronique 2021, plusieurs experts du domaine de la santé ont énuméré les avantages des produits sans combustion à risque réduit qui représentent une puissante alternative face aux nombreux méfaits du tabagisme.

«La cigarette électronique contribue efficacement à lutter contre l’addiction aux cigarettes». Cette conclusion a été martelée en chœur par l’éminent panel de médecins cancérologues et de spécialistes qui a signé présent ces 25 et 26 mai au Virtual E-Cigarette Summit USA. Les intervenants ont tous été unanimes pour dire que  les dangers liés à la cigarette sont aujourd’hui largement connus et répertoriés. Ainsi, et bien qu’elle soit naturelle, la feuille de tabac qui compose les cigarettes est capable de se transformer en matière extrêmement nocive dès lors qu’elle est brûlée. En effet, la combustion du tabac génère des substances chimiques nocives. Les intervenants ont rappelé que la fumée inhalée d’une cigarette contenait plus de 4 000 composés chimiques dont plus de 50 sont cancérigènes. 

Session : « Science and Evidence » 

Parmi les conférenciers de renom qui ont pris part à l’événement en ligne, il y avait le professeur Ken Warner, Doyen émérite en matière de recherche dans le domaine de la Santé publique. Pour lui, une grande partie du public (organisations de santé, médias, décideurs et mêmes fumeurs…) considère à tort que le vapotage et les autres produits alternatifs sont aussi dangereux que le tabagisme. Pourtant, nombreuses sont les études qui indiquent que l’utilisation de la E-cigarette et le tabac chauffé augmentent les chances d’arrêter de fumer. Ainsi, selon lui, la communauté de la santé, mais aussi les médias et les décideurs politiques devraient évaluer plus attentivement le potentiel qu’offrent le vapotage et le tabac chauffé pour réduire la mortalité attribuable au tabagisme chez les adultes. Il a ajouté que, toutes les données concordent pour indiquer que le vapotage contribue fortement à réduire le tabagisme, non seulement aux Etats Unis, mais à travers le monde entier.

De son côté, Neal L. Benowitz, Professeur émérite à l’Université de Médecine de San Francisco Californie, est revenu sur la question des produits chimiques qui peuvent être présents dans les cigarettes électroniques (à l’instar du propylène glycol et / ou la glycérine végétale (glycérol)), soulignant qu’ils sont relativement non toxiques lorsqu’ils sont inhalés à court et moyen terme.

Et d’ajouter que le risque lié à ces composés demeure minime par rapport aux risques liés aux toxines présentes dans les cigarettes combustibles. Outre le fait qu’il présente moins de risques par rapport au tabagisme, les produits alternatifs minimisent également les risques pour le fumeur passif. Benowitz a en outre ajouté qu’étant donné que les effets à long terme et les conséquences d’une exposition répétée au vapotage soient aussi minimes face à un risque lié au tabagisme qui demeure prouvé et absolu, le changement représente donc indiscutablement un pas dans la bonne direction.

Pour sa part, Jamie Hartmann-Boyce, du Cochrane Tobacco Addiction Group (Université d’Oxford), n’y est pas allée par quatre chemins puisqu’elle n’a pas hésité à assimiler l’addiction à la cigarette à celle que l’on pourrait développer vis à vis de certaines drogues telles que la cocaïne ou l’héroïne, tout en rappelant que la cigarette électronique et le tabac chauffé pouvaient représenter un moyen alternatif au tabagisme. Afin de mieux étayer son argumentaire, elle a présenté une compilation de données compilées (parmi lesquelles des études réalisées par la célèbre revue Cochrane) qui indiquent une forte tendance à la baisse du tabagisme, qui demeure constante auprès de plusieurs groupes étudiés, et qui correspond à une augmentation du taux d’utilisation des produits alternatifs chez ces mêmes groupes.

Pour Nancy A. Rigotti, professeur de médecine à la Harvard Medical School, l’année 2020 n’a pas été une année comme les autres. Pire encore, l’année 2020 a été une « annus horribilis ». La pandémie de la COVID-19 a touché l’ensemble de la planète, mettant particulièrement au défi les systèmes de soins de santé. A côté, l’agitation sociale liée au mouvement « Black Lives Matter » aux Etats Unis a conduit les systèmes de soins de santé à se recentrer davantage sur la réduction des causes relatives aux disparités en matière d’accès à la santé et de lutte contre le racisme institutionnel. 

De nouvelles recherches sur les e-cigarettes et des directives cliniques sur le traitement du tabagisme ont continué à apparaître mais ont été malheureusement négligées par les cliniciens qui sont aux prises avec la pandémie de la COVID 19.  Pourtant les systèmes de soins et de santé demeurent toujours autant des vecteurs clés en matière de fourniture de traitements de sevrage tabagique et de réduction de la morbidité liée au tabagisme.

Session : «Nicotine, Policy & Regulation»

Cette session a débuté par l’intervention de Ann McNeill, professeure de toxicomanie au tabac au National Addictions Center du King’s College London Institute of Psychiatry et directrice adjointe du UK Centre for Tobacco Control Studies. Selon McNeill, dans le monde entier, les chercheurs, les décideurs, les défenseurs de la lutte antitabac, etc. ne ménagent aucun effort pour tenter de mettre fin à l’épidémie du tabagisme. Dans cette lutte incessante contre les dangers du tabagisme, le Royaume-Uni a adopté une approche compatissante face aux produits alternatifs, notamment auprès des groupes au sein desquels la prévalence du tabagisme demeure très élevée, à l’instar par exemple des personnes qui souffrent de problèmes de santé mentale, des toxicomanes, ou encore des sans-abri…

Toujours selon McNeill, une telle approche est loin d’être anodine, puisqu’elle est fondée sur quantité de preuves et de données. Il a en effet été démontré que les e-cigarettes et le tabac chauffé sont bénéfiques pour l’ensemble de la population. Et si le Royaume Uni a choisi d’adopter une telle approche, c’est afin de pouvoir se concentrer davantage sur les groupes à haut risque.

Pour Kathleen Crosby, directeur du Office of Health Communication & Education relevant du Centre FDA pour les produits de tabac, le marché du tabac ne cesse d’évoluer. Aujourd’hui, toute la communauté de la santé publique se penche sur l’augmentation spectaculaire de l’utilisation de l’E-cigarette. Dans ce sillage, la FDA a récemment mené une étude qualitative auprès de fumeurs adultes afin de déterminer leurs différents retours aussi bien en ce qui concerne la cigarette, qu’en ce qui concerne les produits alternatifs au tabac. Les résultats obtenus soulignent que l’abandon de la cigarette demeure très difficile.

Et pour cause, les fumeurs se trouvent très souvent confrontés à de multiples obstacles qui sont loin de favoriser, chez eux, un arrêt du tabac. Parmi ces obstacles, le stress de nos vies modernes, mais aussi les avantages perçus du tabagisme et certaines perceptions erronées qui persistent autour de la nicotine et de la dépendance face à celle-ci. Les résultats ont également révélé une augmentation de la croyance selon laquelle la réduction de la consommation est une stratégie efficace pour le sevrage, et que les fumeurs sont peu motivés pour s’abstenir de consommer de la nicotine.

Selon Crosby, bien que les campagnes médiatiques de masse à grande échelle et les efforts de santé publique en matière d’éducation à la cigarette contribuent à une diminution des taux de prévalence, il n’en demeure pas moins qu’il faille s’attaquer à toutes les perceptions erronées pour réussir à soutenir l’arrêt à long terme du tabagisme.

De son côté, Scott J. Leischow, Professeur et directeur du Translational Science,  la stigmatisation du tabagisme ne cesse d’accompagner, depuis de nombreuses décennies, les efforts lutte antitabac depuis des décennies.

Si cette stigmatisation est de nature à inciter davantage de personnes à arrêter de fumer, elle crée toutefois de nouvelles difficultés pour les fumeurs, notamment certaines tendances à l’auto-isolement, voire même à la création de groupes sociaux résolument endurcis face à la modification des comportements tabagiques.  Dans certains cas, la stigmatisation a même produit un effet contraire. La stigmatisation intervient donc de manière conflictuelle dès lors qu’il s’agisse de lutter contre le tabagisme.

Pour sa part, Cliff Douglas, Directeur de l’University Michigan School of Public Health, a déclaré haut et fort qu’il était grand temps de commencer à agir avec intégrité afin de mettre fin aux guerres intestines liées aux e-cigarettes. Selon lui, si l’on ne met pas fin à ces guerres et si l’on n’accorde pas de crédit prioritaire aux résultats de la science, on risque de provoquer des millions de décès supplémentaires liés au tabagisme et qui peuvent, en grande partie, être évités.

A ce titre, il convient donc de poursuivre l’élaboration et la diffusion de preuves crédibles et de réunir les principales parties prenantes afin qu’elles puissent se réconcilier ensemble et faire cause commune dans cette entreprise vitale.

Session: «Tobacco Harm Reduction & Industry Regulation»

Cette session a débuté avec l’intervention de Tim Phillips, Directeur de Ecigintelligence et de Tobacco Intelligence, qui n’a pas manqué de rappeler que le marché américain était actuellement en train d’évoluer vers un marché réglementé et que la FDA était en train d’examiner les différentes demandes d’autorisation de mise sur le marché de millions de produits de vapotage.

Pour Matthew R. Holman, Directeur de l’Office of Science (OS), bien qu’actuellement le marché des e-cigarettes ne soit que partiellement réglementé, la FDA a cependant reçu des millions de demandes de fabricants qui souhaitent commencer à commercialiser leurs e-cigarettes.  Les juridictions et tribunaux américains ont exigé que les fabricants d’e-cigarettes détiennent une autorisation de commercialisation délivrée par la FDA afin qu’ils puissent commercialiser leurs produits à partir du 9 septembre 2021.  Pour Holman une question se pose toutefois: la FDA parviendra-t-elle à créer un marché réglementé pour les e-cigarettes d’ici septembre prochain ?  En plus de minimiser l’initiation des jeunes aux e-cigarettes, la FDA réussira-t-elle à aider les fumeurs adultes de cigarettes à combustion à avoir accès aux e-cigarettes qui leur permettront d’arrêter la cigarette pour passer au vapotage ?

De son côté, David Graham, Chief impact Officier NJOY, a rappelé qu’aux Etats Unis, certains produits sont arrivés légalement sur le marché parce que la FDA a fourni plusieurs preuves scientifiques quant à leur validité et a jugé qu’ils étaient appropriés car sans risques pour la santé publique. La commercialisation de tels produits est donc soumise à une surveillance accrue de la part de la FDA.  Les efforts fournis par la FDA en la matière afin de fournir le maximum de preuves liées à certains produits considérés comme des alternatives viables face aux cigarettes à combustion contribuent puissamment à lutter contre les dangers du tabagisme.

Pour Clive Bates, directeur de «Counterfactual», il existe un moyen puissant à même de nous aider à obtenir, à moindre coût, une victoire spectaculaire dans le domaine de la santé publique. Pour appuyer son argumentaire, Bates n’hésite pas à paraphraser Lewis Carroll, en reprenant la célèbre phrase de l’auteur: « si vous ne savez pas où vous allez, alors sachez que n’importe quelle route pourra vous y emmener! ».

Bates  ne manque pas de rappeler à quel point il est important de fixer des objectifs qui soient clairs, mais aussi de s’aider de la technologie, de mieux étudier le comportement humain, de s’intéresser davantage aux risques auprès des jeunes, d’évaluer les risques possibles sur l’environnement et de revoir en profondeur les politiques actuelles et la réglementation en vigueur.

Intervenant à la fin de cette session, Stefanie Miller, directeur de Fiscal Note Markets (Washington), a rappelé à quel point la pandémie de la COVID-19 a été dramatique puisqu’elle a coûté la vie à plus de 550 000 personnes aux États-Unis depuis mars 2020. Ce nombre aurait pu être bien plus important sans les politiques publiques qui avaient été mises en place dans l’urgence et qui sont menées jusqu’à présent.

Cependant, si de tels chiffres paraissent alarmants, il ne faut guère oublier que près d’un demi-million de vies sont perdues chaque année aux États-Unis à cause du tabagisme. Malgré cet état de fait, la majorité des décideurs politiques et des législateurs fédéraux de ce pays continuent à éloigner les gens de certains produits moins nocifs telles que le tabac chauffé et les e-cigarettes, au lieu de les y sensibiliser. Ce qui est fortement malencontreux et contre-productif selon Miller

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