Les cours du pétrole se sont stabilisés lundi après que l’opérateur américain d’un des plus importants réseaux d’oléoducs du pays a annoncé sa réouverture progressive alors qu’une cyberattaque l’a contraint de fermer son infrastructure vendredi.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a terminé à 68,32 dollars, en hausse de 4 cents ou 0,05% à Londres par rapport à la clôture de vendredi.A New York, le baril américain de WTI pour le mois de juin est aussi resté stable, à 64,92 dollars, grappillant 2 cents ou 0,03%.
Le cours sur les contrats à terme d’essence, un bref instant pris de panique à l’ouverture et cotant au plus haut en deux ans et demi, s’est assagi n’avançant que de 0,30%.
Colonial Pipeline, qui transporte 45% des carburants depuis les raffineries autour du Golfe du Mexique vers la côte Est américaine, a annoncé lundi qu’il rouvrait ses lignes « par étape » avec pour objectif de rétablir l’essentiel des opérations « d’ici la fin de la semaine« . La situation reste toutefois « fluctuante et continue d’évoluer« , a précisé l’entreprise.
Vendredi soir, la compagnie avait annoncé avoir été victime d’une attaque informatique par ransomware (rançongiciel) qui l’a obligée à fermer la totalité de son réseau d’oléoducs de 8.800 km à travers les États-Unis. Le FBI a indiqué que l’attaque venait d’un groupe criminel d’origine russe, Darkside. « Les choses semblent aller mieux. Quand le marché a ouvert, les cours de l’essence ont démarré très fort mais ils se sont calmés. On a le sentiment que cela va rentrer dans l’ordre« , a commenté pour l’AFP Robert Yawger pour Mizuho USA.
« On dirait que Colonial va pouvoir rouvrir son réseau d’ici la fin de la semaine« , a ajouté l’analyste. « Cela signifie qu’ils seront restés fermés pendant 5 à 7 jours, c’est quand même un maximum de 15 millions de barils qui n’auront pas été livrés vers la côte Est« . « C’est beaucoup, spécialement à moins de trois semaines des congés de Memorial Day (le 31 mai) et du début de la saison des déplacements en voiture« , a-t-il noté.
Cet incident pourrait donc à retardement faire grimper temporairement les prix à la pompe localement dans les régions du sud-est américain livrées par Colonial Pipeline, ont souligné des analystes.
Globalement, « les investisseurs restent optimistes sur l’ensemble du secteur des matières premières et le pétrole ne fait pas exception« , a indiqué de son côté Carlo Alberto De Casa, d’Activtrades.
Les deux contrats de référence évoluent à des niveaux relativement élevés, comparables à ceux des mois précédant la pandémie de Covid-19.
Ce matin vers 7h45 Gmt, la tendance était plutôt à la baisse. Le Brent affichait 67,82 dollars le baril soit une baisse de 0,59 % par rapport à la clôture d’hier.
Afp