A quelques jours de la célébration de l’Aid El Fitr, les indicateurs d’une aggravation de la crise économique et sociale s’intensifient et se mesurent malgré un rush sur les magasins de vêtements, à la faiblesse du pouvoir d’achat des citoyens.
L’image est presque la même chaque année, à la différence prés que pour cette année, les effets de la pandémie, ont rendu beaucoup plus compliqués que d’habitude , la saignée du mois de ramadhan, suivie de celle de l’Aid ont exposé les budgets des bourses moyennes à rude épreuve, il faut dire que cette année, semble faire ressortir toute l’amertume d’une année de privation , précarité, et de stress, âprement aggravé par les arrêts d’activité et des mise en chômage techniques qui ont affecté une grande partie de la population des travailleurs, et des entreprises. Ce qui a mené à une situation d’accumulation de pertes d’emplois et de manques à gagner qui ont plongé le pays dans un tunnel sans fin, pour lequel , les pouvoirs publics tentent inlassablement d’y remédier, mais en vain.
La problématique est plus profonde, dans la mesure où il s’agit d’un cycle fermé ou le fossé entre les salaires des travailleurs et la cherté de la vie s’entrechoquent chroniquement durant l’année pour mettre en souffrance les ménages à faible revenus. De la rentrée scolaire à la saison estivale, en passant par les fêtes religieuses, le citoyen lambda est constamment confronté à la difficulté de la ressource financière.
La situation ne date d’aujourd’hui, seule la lutte contre la corruption et l’éclatement de scandales financiers et économiques , qui ont révélé l’implication de hauts responsables de l’Etat, a fait remonter à la surface les tenant et les aboutissants d’un mal social profond , longtemps mis sous silence par les gouvernances qui se sont succédé à la tète du pays. Auquel s’est ajouté l’apparition de la pandémie et ses conséquences, ont de leurs coté mis la lumière sur un état des lieux reflétant des années d’incompétence et de manipulation.
En dépit des grandes réalisations et des accomplissements enregistrés en matière d’infrastructures et de plans de développement, aucune base de gestion une vision à long terme n’a été élaborée, sous le couvert d’une rente, que tout le monde pensait intarissable, les anciens régimes se sont contenté de dépenser sans compter, sans penser aux générations futures et aux éventuelles crises qui se profilaient déjà. Les périodes d’opulence financières, ou le baril de pétrole oscillait entre 120 et 140 dollars, n’ont fait qu’accroitre les appétits voraces des parties obscurs qui lorgnaient les moindres occasions pour assoir, ce si est devenu la « aissaba ».
C’est précisément de cette façon, que les ressources qui devaient servir à développer le pays, à améliorer le cadre de vie des citoyens, et inscrire une stratégie forte de modernisation, ont été détournées pour l’enrichissement rapide et illicite des dirigeants politiques. Mais cela n’est que secret de polichinelle dans le mesure ou la vérité était éclatante, dans la mesure où le fossé entre la classe « bourgeoise » issue de l’oligarchie, n’avait aucune difficulté à exposer ses signes extérieures de richesse, quand la classe moyenne, et les démunis se heurtent quotidiennement aux affres de la pauvreté.
Toute la problématique est de savoir comment sortir de cette torpeur. Autant dire, qu’aujourd’hui, les bases d’une nouvelle gouvernance s’entrechoquent avec une résistance sans merci aux nouveaux paradigmes de gestion et de gouvernance , qui essentiellement s’orientent vers l’amélioration des conditions de vie des citoyens, et vers la rupture avec une période noire, chargé d’impunité et de perte des droits et des libertés des citoyens. Autant dire que les efforts des pouvoirs publics pour instaurer la confiance et rétablir un dialogue clair et constructif pour l’avenir, se trouve étroitement tributaire d’un renforcement du front interne.
Car au fond , il était prévisible qu’après de nombreuses années de despotisme et de spoliation, il est nécessaire de passer par une période d’assainissement et de distinction entre le bon grain et l’ivraie.