De polémique en polémique, le ministre du Commerce, Kamel Rezig s’enfonce davantage dans les affres de l’incompétence. A l’heure ou le citoyen est frontalement frappé par une saignée financière, outrageusement orchestrée par les barons de la spéculation, à travers un hausse inexplicable des prix des produits alimentaires, de la volaille, et des fruits et légumes, le ministre du Commerce, soulève l’urgence l’arabisation des enseignes commerciales.
Ce n’est certainement pas à quoi s’attendait le citoyen, en cette veille du mois sacré, ou l’absence d’un discours crédible, autant que l’absence de mesures fermes pour endiguer ce phénomène chronique qui fait le malheur du consommateur et le bonheur des spéculateurs, chaque année à la même période.
Cette dissonance entre les attentes des citoyens, et leur prise en charge par l’autorité concernée, reflète un échec cuisant en matière de gestion et de prévention. Mais de là à pousser l’outrecuidance jusqu’à feindre une diversion aussi sibylline qu’inopportune, laisse entrevoir une faiblesse et une incapacité à trouver les traitements adéquats aux multiples plaies encore ouvertes depuis le règne de l’ancien régime.
A ce titre, ni la régulation des marchés de gros, ni la crise de lait, et encore moins les flambées des prix, n’ont trouvé de solutions sur le terrain. Et ce en plus d’un marasme qui dure depuis plus d’une année, ou les entreprises et les commerces souffrent d’une atteinte profonde dans leurs trésorerie, suite aux effets de la crise sanitaire et tentent de reprendre leurs activités.
De leurs coté les consommateurs, ont vu leurs pouvoir d’achat s’ébranler avec la chute de la monnaie nationale, et assistent impuissants aux diktats imposés par les spéculateurs. Cependant, les directives et les mesures prises par le président de la République, pour l’amélioration du cadre de vie des citoyens, ont été fermes et claires. Nul besoin de rappeler que ces dernières ont suscité, suite à des résultats mitigés, un réajustement ministériel, qui eut pour effet de remercier les ministres et les responsables qui ont failli à leurs missions.
De toute évidence, le travail d’assainissement des institutions, n’est pas fini, et vise à mettre en place des mécanismes qui répondent aux préoccupations des citoyens. Seule alternative pour rompre avec les anciennes pratiques, est d’inscrire des résultats palpables sur le terrain, qui devraient avoir des répercussions sur le quotidien des citoyens. Et ce en apportant un allègement à leurs souffrances.
Alors, devant cet état de fait, et devant une situation sociale aussi complexe, est-ce que la réglementation de l’affichage des enseignes commerciales, représente réellement une urgence, une problématique importante ? A quoi servira-t-elle ? Elle résoudra quel problème ? D’autant plus que les textes constitutionnels sont clairs. Il y’a deux langues officielles en Algérie, l’Arabe et le Tamazight, il n’y a aucun débat là-dessus.
La vraie question serait de savoir, si ces commerces pourront travailler normalement ? Est-ce que les citoyens pourront subvenir à leurs besoins, et vivre sans avoir à craindre de ne pas pouvoir joindre les deux bouts ?