A plus d’un titre, le mois de ramadan de cette année s’annonce des plus particuliers. Et pour cause, à quelques jours du début de ce mois sacré, les pressions et la panique relatives aux prix des produits alimentaires de base, se confirment et prennent leur origine dans une flambée inexpliquée de la mercuriale.
Une situation de crise que se distingue des autres années par des indicateurs pour le moins inquiétants, tels que la hausse de l’huile de table et du poulet qui n’ont pas manqué d’alimenter une polémique aiguë, qui dénonce les annonces d’assurance contenues dans le discours officiel.
Il est vrai que depuis le début de l’année écoulée, les responsables de secteurs et des autorités concernés ont été sommés d’endiguer les sources de discorde et de perturbations des marchés des produits alimentaires et des fruits et légumes, sur de nouvelles bases en totale rupture avec les anciennes pratiques, et en adéquation avec les règles nouvelles de gestion énoncées par les politiques publiques.
C’est précisément à ce niveau que les choses se sont compliqué dans la mesure où le retour vers les normes efficientes de gestion, ont engendré une friction et une résistance, qui reflètent à quel point le système administratif et de contrôle étaient sous l’emprise des lobbies et des barons de la spéculation.
Il est dans ce sens, très ardu de renverser un ordre établi du jour au lendemain, d’autant plus que les explications fournies par les producteurs et les responsables des secteurs concernés, sont plausibles et renseignent sur une situation particulière qui résulte des perturbations des marchés de matières premières pour la volaille, et de la résistance de la facturation pour les commerçants détaillants en ce qui concerne la pénurie de l’huile de table. Cela étant, il est clair que les préparatifs du mois de ramadhan ne reposent pas sur la seule disponibilité de ces deux produits, et se profilent sous de nouvelles dispositions, tels que l’autorisation exceptionnelle d’importation de la viande congelée, l’organisation de ventes promotionnelles, et le renforcement en nombre, des marchés de proximité.
Autant dire que si les dispositions sont prises pour mettre en place les meilleures conditions pour que les consommateurs passent un mois de ramadhan sans recourir à l’endettement, il est tout aussi clair que la réussite de cette nouvelle approche dépend de la volonté des gestionnaires à appliquer les mesures prévues à cet effet. Il n’est pas exclu cependant, que le mode de consommation et d’alimentation soit objet de révision. Car cela a été confirmé par le passé, que le taux de gaspillage est souvent plus élevé durant cette période de jeûne, qui est censée être une occasion pour le partage, le recueillement et la modération.
Autrement dit les responsabilités sont partagées, et le passage à une société équilibrée en matière de consommation et de gestion, repose sur l’engagement de tout un chacun à opérer les changements attendus. Il s’agit encore fois de tentatives de manipulation et de diversion de l’opinion publique, dans une conjoncture délicate, ou le pays s’apprête à renouveler ses institutions à travers l’amendement des lois fondamentales du pays, et à travers l‘organisation des élections législatives, qui aboutira sur les nouveaux paradigmes de gestion et de gouvernance autrement dit, les ennemis de la nation ayant échoué sur le plan politique et social de briser l’élan du processus démocratique, toutes les opportunités pour diaboliser les actions de l’Etat sont à prendre, celle de la gestion du mois de ramadhan est de loin la plus sensible.