L’opposant Guy-Brice Parfait Kolélas, principal rival du président Denis Sassou Nguesso à la présidentielle de dimanche au Congo-Brazzaville, est mort du Covid-19 lors de son évacuation sanitaire vers la France quelques heures après la clôture du scrutin.
« Il est décédé dans l’avion médicalisé qui était venu le chercher à Brazzaville dimanche après-midi », a annoncé lundi à l’AFP le directeur de campagne de M. Kolelas , Christian Cyr Rodrigue Mayanda. « On va continuer à compter les bulletins. Il était en tête dans un certain nombre de localités », a ajouté le directeur de campagne, qui a appelé les partisans de M. Kolelas à un rassemblement lundi à 11h00 (10h00 GMT).
Guy-Brice Parfait Kolélas avait été testé positif au Covid-19 vendredi après-midi, et n’avait pu animer son dernier meeting de campagne à Brazzaville. A quelques heures du scrutin, il avait publié une vidéo dans laquelle il affirmait « se battre contre la mort ». « Mes chers compatriotes, je me bats contre la mort, mais cependant, je vous demande de vous lever. Allez voter pour le changement. Je ne me serais pas battu pour rien », avait affirmé dans cette vidéo M. Kolélas, alité, affaibli, juste après avoir retiré un masque d’assistance respiratoire. « Levez-vous comme un seul homme. Faites-moi plaisir. Je me bats sur mon lit de mort. Vous aussi, battez-vous, pour votre changement. Il en va de l’avenir de vos enfants », avait-il ajouté avant de remettre son masque.
Opposant historique, M. Kolélas, 60 ans, est apparu cette année comme le seul vrai rival du président sortant Sasssou Nguesso, 77 ans, dont 36 au pouvoir. Arrivé deuxième à la présidentielle il y a cinq ans, M. Kolélas s’était engagé à libérer les deux candidats de la présidentielle de 2016 condamnés en 2018 à 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’État », le général Jean-Marie Mokoko et André Okombi Salissa.
Sassou Nguesso a dirigé le Congo entre 1979 et 1992, à la tête d’un régime de parti unique. Il a été battu lors des premières élections pluralistes en 1992 par Pascal Lissouba. Mais ce très rare exemple d’alternance pacifique en Afrique centrale a pris fin en 1997 avec le retour au pouvoir de M. Sassou Nguesso, après une guerre civile dont il est sorti victorieux. En 2015, il a fait sauter le verrou constitutionnel qui imposait une limite d’âge et restreignait à deux le nombre de mandats présidentiels.
Afp