Le professeur Kamel Djenouhat, chef de service du laboratoire central de l’hôpital de Rouiba, a averti aujourd’hui contre la propagation du variant viral de la Covid-19 et a mis l’accent sur « l’extrême vigilance ». « Ce qu’il faut savoir, c’est que l’intrusion de ce variant, chez nous, était prévisible il y a quelques semaines », a-t-il déclaré lors de son intervention à la radio chaine 3.
Le professeur a fait savoir qu’on a même suggéré un deuxième PCR (pour les sujets entrant à travers les frontières, ndlr) avec confinement de cinq jours et de regretter que « ça n’a pas été appliqué ».
Il explique : « Si l’on fait un séquençage de toutes les personnes ayant contracté la Covid, on trouvera au moins 10 personnes porteuses de ce variant ». Pour réaliser ce séquençage, l’immunologiste assure que le procédé est le même que pour la Covid-19 mais le variant présente des particularités, citant outre « sa plus grande et rapide transmissibilité et il touche aussi les jeunes sujets ».
S’exprimant sur sa létalité, il rappelle que le monde scientifique disait, au début de son apparition, qu’il n’est pas d’une telle virulence mortelle, mais les dernières études établissent « un phénotype plus dangereux et une mortalité très élevée par rapport aux anciens variants.»
« Nous sommes en attente de nouvelles publications pour actualiser nos connaissances en la matière », indique-t-il.
Le Pr Djenouhat admet qu’en Algérie on est dans une situation de cas sporadiques, c’est-à-dire qu’on est loin d’atteindre le cluster mais ça a, rappelle-t-il, commencé avec un cas (à Blida) avant que ça devienne pandémique pour dépasser les 100.000 cas actuellement.
Djenouhat regrette cette ouverture d’une part et ce relâchement des citoyens de l’autre, appelant ainsi les autorités à « plus de fermeté afin de faire respecter les mesures barrières dont la désinfection et le port du masque, à défaut de faire appliquer la distanciation dans certaines situations ou certains espaces ».
