Le syndicat national des pharmaciens d’officines (Snapo) annonce aujourd’hui, dans un communiqué, qu’il reconduit, demain dimanche 21 février, la grève blanche lancée il y a une semaine et ce en raison de la situation qui caractérise le marché du médicament, et l’enregistrement de nombreux médicaments en situation de rupture depuis plusieurs mois.
« Cette fois-ci le mouvement est national, et tous les Bureaux des wilayas sont appelés à y participer », précise le Snapo.
« Nous rappelons que le principe de cette grève blanche s’exprime par un boycott des commandes. Aucun pharmacien ne passera de commande auprès de ses fournisseurs. C’est un mouvement qui tient à exprimer la colère des pharmaciens et leur désarroi, en raison de leur quotidien professionnel très difficile, et en raison des problèmes rencontrés en matière d’approvisionnement de leurs officines », ajoute-t-on.
Selon le syndicat, la mission principale du pharmacien est d’assurer l’accessibilité du médicament aux citoyens. Cette mission est compromise à cause de l’indisponibilité, depuis plusieurs mois, de dizaines et de dizaines de médicaments. La liste des médicaments en rupture dépasse largement les 335 médicaments déjà recensés.
« Malgré tous les rapports et correspondances établis par le SNAPO, la situation reste inchangée, bien au contraire, nous enregistrons chaque jour d’autres médicaments qui disparaissent du marché et de nos étalages.
Nous rappelons que le SNAPO a eu recours à ce genre de mouvement de protestation, cad « une grève blanche » , pour ne pas pénaliser les malades. Arrêter de commander un jour par semaine ne risque pas d’avoir des conséquences négatives sur l’accessibilité des citoyens aux médicaments, car nos officines vont pouvoir continuer à fonctionner avec leurs stocks disponibles », indique le Snapo dans son communiqué.
Le syndicat veut, à travers ce mouvement, lancer, encore une fois, un signal fort aux autorités concernées pour les amener à se pencher de manière sérieuse sur ce problème qui touche à un secteur stratégique, celui du médicament. La régularité de la disponibilité des médicaments n’est pas garantie, et c’est une question de sécurité sanitaire, estime le syndicat qui précise que l’accès équitable de tous les pharmaciens au médicament n’est pas garanti non plus.
Pour le Snapo, les ruptures, réelles ou provoquées, entraînent des pratiques inadmissibles sur le marché du médicament, dont les pharmaciens sont victimes; ce qui complique davantage la situation. « L’éthique et la déontologie doivent sévir au sein du secteur de la distribution, et doivent être imposées à tous les niveaux du secteur du médicament. L’élaboration des textes doit aussi faire l’objet d’une véritable concertation ouverte à tous les acteurs concernés par le médicament. Les difficultés rencontrées aujourd’hui sont le fruit et les conséquences des décisions prises de manière unilatérale et en dehors de toute concertation », conclut-t-on.