Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Amar Belhimer, est revenu, dans un entretien publié ce lundi 8 février dans les colonnes du quotidien arabophone El Massa, sur la colonisation française de l’Algérie et le refus de l’ancienne puissance coloniale de reconnaître ses crimes.
« La résistance qui vient de la France à ne pas reconnaître ses crimes a ses raisons connues de ceux qui ont la nostalgie du passé colonial et l’illusion de l’Algérie française », a précisé le ministre qui a souligné que « le criminel fait généralement l’impossible pour éviter d’admettre ses crimes, mais cette politique de fuite en l’avant ne peut pas durer ».
En revanche, le ministre Belhimer a rappelé que le travail et les contacts entamés entre les deux parties, à commencer par la restitution des crânes des martyrs en juillet dernier, « se poursuivront pour concrétiser l’acquis moral le plus important, qui est la reconnaissance des crimes coloniaux de la France ».
Le 20 janvier dernier, l’historien Benjamin Stora a remis au président français, Emmanuel Macron, son rapport sur « les mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie », avec des propositions pour concrétiser une véritable réconciliation entre les deux pays, près de 60 ans après la fin de la guerre d’Algérie.
En effet, le président Emmanuel Macron avait confié une mission à l’historien pour favoriser « la réconciliation entre les peuples français et algérien ». De son côté, le président Abdelmadjid Tebboune avait chargé le directeur des archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, de travailler sur la question mémorielle, en collaboration avec Benjamin Stora.
L’historien a formulé en tout 22 recommandations pour parachever une réconciliation entre les deux peuples français et algérien.
A titre d’exemple, il recommande de poursuivre les commémorations, notamment des dates symboliques, comme le 19 mars 1992, le 5 juillet, jour de l’indépendance de l’Algérie, mais aussi la date où des Européens ont été enlevés à Oran en juillet 1962, le 17 octobre 1991 pour commémorer le massacre d’Algériens jetés dans la Seine à Paris.