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Algérie-France : les « actes symboliques » du rapport Stora

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L’historien Benjamin Stora remet ce mercredi 20 janvier au président français, Emmanuel Macron, son rapport sur « les mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie », avec des propositions pour concrétiser une véritable réconciliation entre les deux pays, près de 60 ans après la fin de la guerre d’Algérie.

En effet, le président Emmanuel Macron avait confié une mission à l’historien pour favoriser « la réconciliation entre les peuples français et algérien ».

Le président Abdelmadjid Tebboune a chargé le directeur des archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, de travailler sur la question mémorielle, en collaboration avec Benjamin Stora.

L’historien a formulé en tout 22 recommandations pour parachever une réconciliation entre les deux peuples français et algérien.

A titre d’exemple, il recommande de poursuivre les commémorations, notamment des dates symboliques, comme le 19 mars 1992,  le 5 juillet, jour de l’indépendance de l’Algérie, mais aussi la date où des Européens ont été enlevés à Oran en juillet 1962, le 17 octobre 1991 pour commémorer le massacre d’Algériens jetés dans la Seine à Paris.

« Il est impossible de trouver une seule date, unanime car le drame est que chaque groupe se considère comme l’unique dépositaire de la blessure de l’histoire », a indiqué ce mercredi M. Stora dans un entretien accordé au quotidien Le Parisien.

Il a rappelé que « la France d’aujourd’hui vit sur des institutions issues de la guerre d’Algérie ! Tous les hommes nés entre 1932 et 1943, soit quelque 1,5 million d’individus ont fait cette guerre et ils ont ensuite transmis leur mémoire à plusieurs générations ».

Pour Benjamin Stora, « la guerre d’Algérie, c’est aussi la naissance d’une immigration maghrébine de masse en France puisque, sur la période, elle a été multipliée par deux ».

L’historien a indiqué que « ce n’est pas une réconciliation, mais une volonté de faire quelque chose avec les Algériens. On ne pourra jamais écrire une Histoire commune entre l’Algérie et la France », poursuivant « personne ne propose d’écrire une histoire commune ».

Benjamin Stora préconise également de trouver de nouvelles entrées au Panthéon, de nouvelles reconnaissances de gens assassinés dans un camp comme dans l’autre.

Il avance des noms comme celui de Cheikh Raymond ou de Gisèle Halimi, « ultra-connue pour la défense des femmes mais pas du tout pour sa lutte anticoloniale ».

Il préconise de s’appuyer sur les archives, pour mettre en commun ce patrimoine extraordinaire pour la connaissance ancienne de l’Algérie.

Benjamin Stora veut également poursuivre le travail conjoint concernant les lieux des essais nucléaires français en Algérie, réalisés entre 1960 et 1966, et leurs conséquences, ainsi que les mines déposées aux frontières.

A ce propos, il a rappelé que l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, a livré aux Algériens le plan des mines déposées.

L’historien propose la création d’un office franco-algérien de la jeunesse, pour intéresser « les jeunes à leur Histoire, les faire circuler dans la réciprocité de récits historiques, par les romans, par des résidences de part et d’autre de la Méditerranée ».

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