Sous réserve de la réussite de la campagne de vaccination contre le coronavirus et de la lutte contre le « Covid mutant », la reprise de l’économie mondiale pourrait être effective dans les tout prochains mois, d’ici le début du mois de juin 2021, estiment de nombreux experts un peu partout dans le monde. A cette échéance, ont-ils affirmé, la fin du confinement sera prononcée par pratiquement tous les pays industrialisés et émergents, ce qui ouvrira la voie à un retour massif des activités de production et de services, qui s’étaient momentanément éteintes pour des raisons de santé publique.
Ce regain d’activité sera très certainement rapide, comme cela fut le cas à la fin du confinement de mars 2020, qui vit les entreprises européennes et asiatiques, réaliser des prouesses en matières de performances productives et d’absorption du chômage.
La Chine avait très vite renoué avec la croissance, de même que quelques pays émergents qui eurent la chance d’être moins affectés par la pandémie. C’est du reste grâce à eux, que la demande mondiale de pétrole ne s’est pas totalement effondrée et que les cours du brut, ont connu quelques moments de répit et, parfois même, de légères hausses.
Mais le mal fut tout de même profond pour ce secteur névralgique qui a éprouvé de grandes difficultés à écouler ses stocks, au point de subir de ruineuses baisses de prix, qui ont contraint de nombreuses sociétés pétrolières à réduire, voire même, à fermer les puits devenus non rentables.
La production mondiale qui était excédentaire quelques mois auparavant, connaîtra de ce fait une forte et rapide régression qui réduira considérablement les stocks américains.
Les dernières statistiques font état d’une baisse si importante, qu’elle a commencé à avoir des effets dopants sur les cours du pétrole. Et c’est dans ce contexte de forte absorption des stocks constitués durant la première phase de confinement, que les prix du brut ont commencé à se redresser sensiblement en passant de 40 dollars le baril en moyenne durant les 9 premiers mois de l’année 2020, à un peu plus de 54 dollars, en ce début d’année 2021.
C’est avec ces signes avant coureurs d’une baisse de l’offre qui a commencé à impacter avantageusement les prix du brut, que démarre le redressement du marché pétrolier.
Le sommet de l’OPEP qui s’est tenu mardi dernier, consolidera, sans doute encore plus cette tendance à la hausse, avec la décision des saoudiens d’effectuer une coupe consistante dans leur production et celle du Cartel, de ne pas augmenter la sienne durant les 6 mois à venir.
Autant de décisions qui ne laissent évidemment pas froids les opérateurs du marché pétrolier, qui y décèlent un possible rebondissement des cours, entraînés par ces réductions significatives de l’offre.
Le baril de Brent de la mer du Nord a, comme enchantement, gagné un peu plus d’un dollars et demi, dès l’annonce de ces décisions de nature à réduire l’offre de pétrole sur le marché mondial. A Londres, il était coté le jeudi 7 décembre 2021 à 54,20 dollars, tandis qu’à New York, le WTI clôturait à 50,79 dollars le baril, qui permettront aux traders d’empocher des plus-values aussi importantes qu’inattendues.
La reprise économique largement entamée dans les pays asiatiques, et notamment la Chine qui a renoué avec la croissance, n’est également pas étrangère à cette subite remontée des cours.
Cette reprise qui s’étendra fort probablement à l’Europe et à l’Amérique du Nord, à l’aune de la réussite des campagnes de vaccination anti Covid et contre son « Mutant », boostera sans doute encore plus, les cours du brut.
D’autant plus que ce retour de croissance interviendra dans un contexte de relative pénurie d’hydrocarbures, générée par la fermeture de centaines d’exploitations d’hydrocarbures de schistes et par le long désinvestissement qui a affecté de nombreuses firmes pétrolières qui ne trouvaient plus intérêt à investir avec des prix du brut aussi bas.
La campagne de vaccination lancée « au pas de charge » à travers le monde, suscite déjà de l’optimisme chez de nombreux opérateurs économiques, qui se sont mis à élaborer des scénarios de reprises d’activités, qui leur permettront de compenser du mieux possible, les manques à gagner dus aux longs confinements sanitaires.
L’économie mondiale qui reprendra significativement dès que la campagne de vaccination aura atteint son apogée, déclenchera très fort probablement, une demande de pétrole et de gaz sans précédent, présagent les experts chez qui on note un évident retour d’optimisme.
La reprise sera si importante, affirment-ils, que la production qui reprendra en force et les stocks constitués, ne seront pas suffisants pour la satisfaire.
Les économies du monde seront de ce fait condamnées de travailler à flux tendus, ce qui, à l’évidence, ne manquera pas de booster les prix à des niveaux insoupçonnés. Des prix qui augmenteront graduellement jusqu’au retour de l’équilibre entre offres et demandes. Un équilibre qui mettra beaucoup de temps à s’établir, tant les besoins en énergies sollicités par la reprise économique, seront énormes.
La réouverture des puits fermés et les investissements nouveaux mettront de surcroît, beaucoup de temps à s’effectuer, ce qui accentuera encore davantage, la pression sur la demande en hydrocarbures et, par ricochet, sur les prix qui auront tendance à s’envoler durant toute la période de déséquilibre.
Avec la reprise des gros consommateurs de carburants (transports aériens notamment) qui interviendra sans doute, d’ici le début de l’été 2021, les prix du brut rebondiront de façon encore plus spectaculaire.
Les pays qui, comme l’Algérie, vivent essentiellement de cette rente trouveront, non seulement, un répit salutaire, mais aussi et surtout, un retour d’aisance financière, qui leur permettra de mieux appréhender l’avenir.
Le danger à craindre par dessus tout, serait que ce retour de la manne financière, conforte les autorités algériennes dans leurs fâcheuses postures de rentiers qui feront tout pour retarder la mise en œuvre des réformes devant sortir le pays de son extrême dépendance aux hydrocarbures.