Le chef de la délégation de l’Union européenne en Algérie, John O’rourke, a affirmé, dans un entretien publié ce jeudi 10 décembre 2020, dans les colonnes d’El Watan, que « le Parlement européen est une institution indépendante, qui a sa propre dynamique, ses propres règles de fonctionnement ».
Il a rappelé que le Parlement européen « émet régulièrement des résolutions qui invitent l’Exécutif européen à poursuivre certaines démarches, certaines politiques, etc. ».
Certains commentaires observés sur la Toile font dire à M. O’rourke qu’ « il y a le sentiment que l’Algérie est ciblée par le Parlement européen », a-t-il souligné, en rappelant que « le Parlement européen a émis des résolutions sur le Territoire palestinien occupé, sur la situation des droits de l’homme en Chine. »
Comme le Parlement européen ne se prive pas non plus, selon le chef de la délégation de l’UE, « de faire des déclarations assez critiques sur la situation au sein de l’Union européenne ». « Nous avons aussi nos soucis sur l’Etat de droit », a-t-il fait observer.
Interrogé sur le référendum pour révision constitutionnelle organisé le 1er novembre dernier, M. O’rourke a indiqué qu’ « il y a des avancées dans ce texte, la séparation des pouvoirs, c’est-à-dire l’indépendance du judiciaire est accentuée, le mandat présidentiel est limité à deux. Il y a là déjà, à notre sens, incontestablement des avancées. »
« Nous saluons également la transparence qui a marqué la manière de communiquer sur le vote, qui est une nouveauté, si je puis dire, par rapport à d’autres scrutins », a-t-il ajouté.
Pour M. O’rourke, ce qui compte au final, cecsobt jes textes d’application et la pratique, précisant que l’Union européenne observe « le processus avec intérêt et nous soutenons les efforts de l’Algérie ».
Accord d’association avec l’Union européenne
Abordant le différend entre l’Algérie et l’UE quant à la mise en œuvre de l’accord d’association, John O’rourke a rappelé qu’il s’agit de cinq éléments : la question d’interdiction d’importation des voitures, les DAPS (Droits additionnels provisoires de sauvegarde), certaines positions tarifaires qui sont encore soumises à des tarifs qui, au titre de l’accord d’association, auraient dû être démantelés, les licences d’importation, une série de questions autour des modalités de l’acte d’importation (délais de paiement, utilisation du pavillon national, etc
Questionné pour savoir si l’accord d’association avec l’Union européenne a créé un déséquilibre, M. O’rourke a indiqué l’intérêt de l’Union européenne « est, avant tout, dans une économie algérienne prospère », en notant que « le déficit commercial de l’Algérie se creuse, non pas avec l’UE mais avec d’autres pays ».
« Avec l’UE, les échanges sont plus ou moins équilibrés, puisque vous êtes notre troisième fournisseur d’hydrocarbures », a-t-il ajouté, précisant qu’ « il y a effectivement un problème lié à l’amenuisement des réserves de change dû à ce déséquilibre sur le bilan commercial depuis quelques années ».