Le Maroc a confirmé jeudi qu’il allait « reprendre des relations diplomatiques » avec Israël « dans les meilleurs délais », et qualifié de « prise de position historique » la décision de Washington de reconnaître la souveraineté marocaine sur le territoire disputé du Sahara occidental.
Le Maroc a confirmé jeudi qu’il allait « reprendre des relations diplomatiques » avec Israël « dans les meilleurs délais » et qualifié de « prise de position historique » la décision de Washington de reconnaître la souveraineté marocaine sur le territoire disputé du Sahara occidental.
Lors d’un entretien téléphonique avec le président américain Donald Trump, le roi du Maroc Mohammad VI a indiqué que son pays allait « reprendre les contacts officiels (…) et les relations diplomatiques dans les meilleurs délais » avec l’Etat hébreu, avec une prochaine ouverture de liaisons aériennes directes entre les deux pays, selon un communiqué du Palais royal.
Le roi a également remercié le président Trump pour sa « position constructive » sur le Sahara occidental, une ex-colonie espagnole que se disputent depuis plusieurs décennies Rabat et les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie.
Sa positon « vient renforcer la dynamique de la consécration de la marocanité du Sahara (…) confirmée par les positions de soutien par un ensemble de pays amis » et par l’ouverture de plusieurs consulats, selon la même source.
Au ministère marocain des Affaires étrangères, on souligne que cette reconnaissance de la « souveraineté du Maroc » sur ce territoire disputé, assortie d’un soutien marqué pour la solution d’autonomie proposée par Rabat dans le processus politique piloté par les Nations unies est une « percée historique ».
Concernant Israël, en revanche, « il ne s’agit pas aujourd’hui d’une reconnaissance mais d’une normalisation, d’une reprise des relations qui existaient déjà », a affirmé un haut responsable diplomatique au cours d’un briefing à Rabat.
« Le Maroc a reconnu Israël en 1994, il y eu une présence diplomatique pendant huit ans à Rabat et Tel-Aviv », jusqu’à leur fermeture au début des années 2000, a-t-il rappelé. Le roi « entend accorder les autorisations de vols directs pour le transport des membres de la communauté juive marocaine et des touristes israéliens en provenance et à destination du Maroc », selon le communiqué officiel.
En Israël, la communauté d’origine marocaine compte environ 700.000 personnes. Entre 50.000 et 70.000 juifs visitent chaque année le royaume, la plupart en provenance de l’Etat hébreu.
Mohammad VI a assuré jeudi que les nouvelles mesures vis-à-vis d’Israël « n’affectaient en aucune manière l’engagement permanent et soutenu du Maroc en faveur de la cause palestinienne juste et sa détermination à continuer à contribuer efficacement et de manière constructive à une paix juste et durable au Moyen-Orient », selon le communiqué officiel.
Il s’est entretenu à cet égard avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour l’assurer qu’il « ne renoncera jamais à son rôle dans la défense des droits légitimes du peuple palestinien ».
« Le Maroc soutient une solution fondée sur deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, et (le fait) que les négociations (…) restent le seul moyen de parvenir à un règlement définitif, durable et global de ce conflit », a-t-il dit, selon le communiqué.
Sous l’impulsion de l’administration de Donald Trump, qui doit quitter la Maison Blanche en janvier, le Maroc est le quatrième pays du monde arabe à annoncer prendre ou reprendre des relations diplomatiques officielles avec Israël ces derniers mois, après les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan.
Les premières discussions sur le dossier remontent à la visite du gendre de Donald Trump, Jared Kushner, au printemps 2018 et depuis « il y a eu des contacts étroits avec la Maison Blanche pour arriver à ce résultat », selon le haut responsable marocain.
AFP