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Avec la Covid-19, le développement de l’e-santé a fait un grand bond en Afrique

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Selon un rapport de Disrupt Africa, la pandémie de coronavirus a fait progresser à 56,5% le nombre de start-up actives dans le domaine des technologies de la santé sur le continent au cours des 3 dernières années. De plus, les volontés politiques, longtemps restées figées sur la question de la santé numérique, sont de nouveau mobilisées.

L’accès des populations aux soins de santé de qualité demeure encore faible en Afrique, surtout dans les zones rurales qui abritent une grande partie de la population. Dans son rapport 2018 sur « L’État de la santé dans la région africaine de l’OMS », le niveau de service de santé et des services connexes susceptibles d’être fournis à sa population était estimé à 48 %.

Sur un continent où l’Internet à haut débit se développe rapidement tout comme l’accès au réseau télécoms, la santé numérique pourrait réduire sensiblement cet écart. Les intelligences pour développer des solutions e-santé sur le continent ne manquent pas. La pandémie de coronavirus l’a clairement démontré au regard de l’important volume d’innovations technologiques qu’elle a suscité sur le continent entre décembre 2019 juin 2020.

Ce dynamisme dans l’innovation a clairement traduit le besoin des populations en solutions à même de leur faciliter l’accès qu’ils n’ont pas aux professionnels de santé, même pour de simples conseils pratiques. Lors du webinaire co-organisé le 3 juin 2020 sur la propriété intellectuelle, le centre sur la profession juridique de l’Ecole de droit de Harvard et la plateforme numérique Africa.com indiquaient que 192 innovations numériques ont été enregistrées au Nigeria seulement.

Selon l’OMS, 57,8 % des technologies développées contre la Covid-19 ont été fondées sur les technologies de l’information et de la communication (TIC). Les pays comptant le plus grand nombre d’innovations étaient l’Afrique du Sud (avec 13 % du total), le Kenya (10 %), le Nigéria (8 %) et le Rwanda (6 %).

Piqûre de rappel : Selon Gabriella Mulligan, co-fondatrice de la plateforme numérique Disrupt Africa, rédacteur du rapport « The High Tech Health: Exploring the E-health Startup Ecosystem Report 2020 » publié en juin dernier, l’e-santé a connu un développement rapide en Afrique au cours des 18 derniers mois. Pour le seul premier semestre 2020, les start-up engagées dans l’e-santé ont recueilli plus de 90 millions de dollars US représentant la moitié des fonds alloués à ce secteur depuis cinq ans.

La pandémie de coronavirus a fait progresser à 56,5% le nombre de start-up actives dans le domaine des technologies de la santé sur le continent au cours des trois dernières années. Disrupt Africa indique par ailleurs qu’il y a actuellement 180 startups axées sur les technologies de la santé en activité sur le continent africain. Matshidiso Moeti, la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, explique que la pandémie de coronavirus « a insufflé une nouvelle dynamique à la nécessité d’investir dans l’innovation et de mettre en place des politiques et des cadres adéquats pour libérer le génie africain dans le monde. Nous savons qu’investir dans l’innovation rapporte d’énormes dividendes. Avec la Covid-19 et les autres problèmes de santé qui font partie de notre vécu quotidien, il n’y a pas de temps à perdre pour créer un environnement propice à l’épanouissement des innovateurs africains ».

Engagement fort : Avec la Covid-19 qui a démontré la faiblesse actuelle des systèmes de santé de nombreux pays, plusieurs gouvernements, notamment en Afrique, ont pris des engagements forts pour faire de l’e-santé une priorité dans leur stratégie de transformation numérique.

Ils bénéficieront à cet effet de l’expertise de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (UNECA) qui a d’ailleurs relancé son programme d’élaboration de politiques en matière de TIC pour les aider à formuler et à mettre en œuvre des technologies numériques en vue d’accélérer leur transformation socioéconomique. Cet appui intervient après l’aide apportée au continent dans la lutte contre la Covid-19 en utilisant les technologies numériques.

Selon l’UNECA, il devient urgent pour les pays africains d’investir activement dans la mise à niveau de l’écosystème TIC qui ne se limite pas uniquement au réseau télécom. Dans son rapport «Le COVID-19 et les TIC en Afrique», rédigé par la division de la technologie, du changement climatique et de la gestion des ressources naturelles (TCND), l’institution, qui estime les infrastructures des télécommunications en Afrique «doivent être rénovées si le continent veut fournir efficacement des services de santé numériques», souligne que les pays africains « ont plus que jamais besoin de renforcer le développement de leur secteur des TIC en mettant en place des cadres juridiques et réglementaires relatifs à la cybersécurité, la protection des données personnelles et de la vie privée, les paiements numériques, tout en soutenant la croissance des startups des technologies financières ».

L’UNECA et le Forum économique mondial (WEF) estiment que la santé numérique a le potentiel d’aider l’Afrique à atteindre la couverture santé universelle, assurant ainsi à plusieurs millions de personnes un meilleur accès aux soins de santé.

Ecofin

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