«Notre service de réanimation est dépassé, il n y a plus de lit de réanimation pour faire face au flux des malades atteint de coronavirus » a indiqué Réda Malek Hamidi, chef de service de la réanimation médicale au CHU de Beni Messous à Alger.
Dans une déclaration faite au site «Essaha», le Pr Hamadi a expliqué que son service de réanimation « dispose de 12 lits de réanimation et 8 lits pour le déchoquage et ils sont tous saturés ». De ce fait, les malades qui « arrivent au service pneumologie et qui ont besoin d’appareil respiratoire ne trouvent pas de lit » a-t-il ajouté.
Selon les observations du Pr Hamidi, la situation est plus que « alarmante et critique », « nous sommes confrontés au problème des malades qui arrivent aux services des contaminations en particulier ceux qui représentent des formes graves et nécessitent des soins intensifs, en réanimation ».
Pour faire face à cette situation, les gestionnaires de l’hôpital ont essayé de mobiliser plus de lits de réanimation en mettant des malades en situation grave dans des services conventionnels. Mais, il se trouve que « les médecins des autres services (médecine interne, endocrinologie ou orl) ne sont pas assez qualifiés pour prendre en charge les malades COVID », donc « nous essayons de collaborer tout le temps pour les orienter » a-t-il encore expliqué.
Le chef de service de réanimation a dans ce sens, souligné le problème d’ordre logistique, « nous avons besoin de beaucoup plus de lits de réanimations et plus de ça, « notre personnel est épuisé, cela fait neuf mois qu’il travaille, ils n’ont pas pris du congé et sont très fatigués » a-t-il fait remarquer.
Cette fatigue à son effet, sur le personnel qui souffre d’un relâchement des mesures barrière et par conséquence, « il est plus exposé aux contaminations ». Les médecins ou infirmiers qui sont contaminés « sont automatiquement libérés, ce qui nous prive de nos capacités » a-t-il ajouté.
Revenant sur les personnes en réanimations, le Pr Hamidi a indiqué que la moyenne d’âge de cette catégorie a baissé par rapport à la première vague, passant de 70 ans aux environs de 55 à 60 ans, voire même les jeunes. « Nous n’avons pas de traitement adéquat, la seule chose qu’on leur fait est de les soulager et leur donner des médicaments pour les aider à respirer » a-t-il encore expliqué.
Dans toutes ces conditions, le Pr Hamidi, a lancé un appel d’encouragement à tout le personnel de la santé qui est au front et fait face à la pandémie, l’appelant à poursuivre le combat contre cette maladie. S’adressant à la population, le Chef de service de la réanimation de CHU de Beni Messous a appelé les gens à assumer leur responsabilité face au respect des gestes barrière, et la protection de leurs proches.