L’OPEP+, par la voix de son chef de file, le Ministre saoudien de l’énergie, s’est dite prête mardi à « ajuster » son accord actuel de limitation de la production de pétrole. L’objectif consiste à prévenir une nouvelle chute des prix.
« Nous devons être prêts à ajuster les termes de notre accord si nécessaire« , a expliqué le prince Abdel Aziz ben Salmane, en introduction d’une réunion mensuelle des ministres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de leurs alliés. « La flexibilité et la proactivité doivent continuer à être les principes directeurs de nos délibérations aujourd’hui et dans le futur« , a-t-il continué. L’alliance baptisée OPEP+ s’astreint à des coupes importantes dans sa production de brut pour tenter de l’adapter à un niveau de demande sabré par la pandémie de Covid-19, et éviter une chute des prix comparable à celle du début d’année.
Selon l’accord en vigueur, le retrait actuel du marché de 7,7 millions de barils par jour doit être ramené à 5,8 millions à compter de janvier 2021.
Malgré la planche de salut pour la demande que représentent les annonces des laboratoires Pfizer/BioNTech et Moderna au sujet de vaccins efficaces contre le Covid-19, plusieurs observateurs de marchés tablent sur un report de trois à six mois, qui sera vraisemblablement acté à l’occasion du prochain sommet du cartel et de ses partenaires les 30 novembre et 1er décembre prochain.
Le retour sur le marché de la production libyenne – de l’ordre d’un million de barils produits par jour selon un communiqué de la Compagnie libyenne nationale de pétrole (NOC) publié le 7 novembre – vient ajouter une pression supplémentaire du côté de l’offre, d’autant que le pays figure, avec le Venezuela et l’Iran, au rang des exemptés des fameuses coupes.
Ben Salmane s’est par ailleurs félicité du respect « à 99,5% » de la politique de l’alliance décidée en avril et a de nouveau insisté sur la nécessité de chacun des membres de se conformer aux quotas de production qui leur sont assignés.
En réaction à cette réunion, les prix du pétrole ont évolué hier en dents de scie, dans une marge étroite, notamment en raison de la poursuite des restrictions sanitaires en Europe qui pèsent sur la demande.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a conclu en léger repli de 0,16%, ou 7 cents, par rapport à la clôture de lundi, à 43,75 dollars.
A New York, le baril américain de WTI pour décembre a terminé en hausse de 0,21%, ou 9 cents, à 41,43 dollars.
Afp