Les monarchies du Golfe ont a apporté ouvertement leur soutien au Royaume du Maroc qui a lancé vendredi 13 novembre une opération militaire dans la région d’El Guerguerat au Sahara Occidental.
A peine quelques heures après l’opération militaire marocaine, le Qatar, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Bahreïn et la Jordanie ou encore Oman, ont tous apporté leur soutien au Maroc.
Le ministère des affaires étrangères du Qatar a indiqué sur Twitter qu’il soutenait l’opération militaire du Maroc « frère » menée au passage frontière d’El Guerguerat.
بيان: #قطر تؤيد تحرك المملكة المغربية الشقيقة بشأن معبر الكاراكات الحدوديhttps://t.co/wDPdAP3IEj#وزارة_الخارجية_قطر pic.twitter.com/VjZDQek4Xh
— الخارجية القطرية (@MofaQatar_AR) November 13, 2020
Le ministère saoudien des Affaires étrangères a indiqué que le royaume « soutient les mesures prises par le Royaume frère du Maroc pour instaurer la liberté de circulation civile et commerciale dans la zone tampon de Guerguerat, au Sahara marocain », a rapporté l’agence officielle SPA.
De son côté, le ministère jordanien des affaires étrangères et des expatriés a indiqué : “Le royaume de Jordanie se tient aux côtés du royaume frère du Maroc dans toutes les démarches qu’il entreprend pour protéger ses intérêts nationaux, son intégrité territoriale et sa sécurité ».
L’Arabie Saoudite et la Jordanie ont justifié leur soutien inconditionnel au Maroc par le fait qu’il s’agirait, selon eux, de ce qu’ils qualifient de “provocations dangereuses de la milice du Polisario ».
Dans un communiqué, le Bahreïn a réduit l’armée sahraouie à des « milices » Oman a transformé le Maroc en victime et les Emirats Arabes Unis se projettent dans l’avenir en affichant son soutien à toutes les prochaines actions que pourrait entreprendre le Maroc.
L’Algérie déplore les « graves violations » du cessez-le-feu à El Guerguerat
Vendredi, aux premières heures de l’aube, le Maroc a mené une agression militaire dans la zone tampon d’El-Guerguerat en procédant à l’ouverture de trois nouvelles brèches illégales en violation de l’accord de cessez-le-feu.
Durant la même journée, l’Algérie a réagi en déplorant « vivement » les « graves violations » du cessez-le-feu enregistrées vendredi dans la zone d’El Guerguerat au sud-ouest du Sahara occidental.
« L’Algérie déplore vivement les graves violations du cessez-le-feu enregistrées ce matin dans la zone d’El Guerguerat au Sahara occidental. Elle appelle à la cessation immédiate de ces opérations militaires, dont les conséquences sont de nature à affecter la stabilité de toute la région », a souligné le ministère des Affaires Etrangères dans un communiqué.
« L’Algérie appelle les deux parties, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, à faire preuve d’un sens de responsabilité et de retenue, et au respect, dans son intégralité, de l’Accord militaire N1, signé entre elles et l’ONU », a ajouté le ministère.
Dans le même communiqué l’Algérie a déclaré « attendre », « en particulier, du secrétaire général de l’ONU et de la Minurso, l’accomplissement scrupuleux de leurs missions, sans restrictions ni entraves, et dans l’impartialité qu’exigent les développements actuels ».
Et « réitère » son appel à l’endroit du secrétaire Général de l’ONU, en vue de la nomination, dans les plus brefs délais, d’un envoyé personnel et la reprise effective des pourparlers politiques, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité, de l’Assemblée Générale de l’ONU et des Principes de la Charte.
Ghali annonce la fin de l’engagement au cessez-le-feu
Le lendemain (samedi), le Président sahraoui, Brahim Ghali, a annoncé officiellement samedi dans un décret présidentiel, la fin de l’engagement au cessez-le-feu signé entre le Front Polisario et le Royaume du Maroc en 1991, suite à l’agression marocaine dans la région d’El-Guerguerat, a rapporté l’Agence de presse sahraouie (SPS).
Le Président Ghali, Chef suprême des forces armées, a indiqué que cette décision a été prise « après que le Royaume du Maroc a violé l’accord de cessez-le-feu en attaquant, le 13 novembre 2020, des civils qui manifestaient pacifiquement devant la brèche illégale d’El-Guerguerat, et ouvrant trois autres brèches dans le mur militaire marocain en violation flagrante de l’accord militaire n 1 signé entre le Front Polisario et le Royaume du Maroc, sous la supervision des Nations Unies ».
« En application de la résolution 690 du Conseil de sécurité de 1991 pour organiser un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, et sur la base des décisions de la session extraordinaire du Secrétariat national tenue le 07/11/2020, et sur la base des pouvoirs qui lui sont conférés par la Loi fondamentale du Front Polisario, et la constitution de la RASD,Brahim Ghali, Secrétaire Général du Front et Président de la République, a signé un décret présidentiel le 13 novembre 2020, selon lequel il annonce la fin de l’engagement au cessez-le-feu que l’occupation marocaine avait torpillé », a souligné le décret.
Le décret a ordonné au commandement de l’état-major général de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) de « prendre toutes les mesures liées à la mise en œuvre des exigences de ce décret dans la juridiction qui lui appartient, et a également ordonné à l’Autorité nationale de sécurité, dirigée par le Premier ministre, pour prendre des mesures liées à la mise en œuvre des exigences de l’état de guerre en ce qui concerne la gestion et l’administration des institutions et organes nationaux et pour garantir la régularité des services ».