Le projet de révision de la Constitution consacre une nouvelle organisation, et ce en se focalisant sur l’équilibre des pouvoirs. C’est ce qu’a estimé aujourd’hui le Professeur Makhlouf Sahel, Juriste et professeur des universités en science politique et relations internationales.
Intervenant sur la radio chaine 3, le professeur a déclaré : « Avant on organisait les différents pouvoirs selon le schéma classique adopté universellement, à savoir le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. Cette fois-ci les choses ont changé dans le sens de la sémantique. On voit que le comité d’experts a voulu départager clairement le champ d’action entre le président de la république, qui est le premier responsable de ce qu’on appelle le pouvoir exécutif, et le gouvernement».
M. Makhlouf affirme que le texte consacre le poste de chef de Gouvernement lorsqu’il résulte des élections législatives une majorité parlementaire, et celui de Premier ministre en cas de majorité présidentielle. S’il résulte des élections législatives, une majorité autre qu’une majorité présidentielle, dit-il, le Président de la République désigne un Chef du Gouvernement issu de la majorité parlementaire et le charge de former son Gouvernement et d’élaborer son programme.
Evoquant l’article 91 qui dit que le Chef de l’État, en tant que Chef suprême des Forces armées de la République et responsable de la Défense nationale, peut envoyer l’Armée à l’étranger, l’intervenant estime que c’est une avancée remarquable et très importante dans le sens où elle va dans l’adéquation de tout le potentiel dont dispose l’Algérie. « Notre pays peut jouer un grand rôle dans les espaces géopolitiques, notamment régionale et continentale », ajoute-t-il.
Cependant, explique l’invité, « ça doit se faire dans le cadre d’une logique de maintien de la paix, puisque l’Algérie est un pays qui contribue à la construction et à l’édification de la paix ».
Le professeur Makhlouf rappelle, à ce propos, que l’alinéa 2 de l’article 91, conditionne l’envoi des unités de l’ANP à l’étranger par l’approbation à la majorité des deux tiers du parlement. « C’est un verrou parlementaire», affirme-t-il. Il assure, ainsi, que «la décision revient au peuple, à travers ses représentants qui décideront si l’Armée participera ou non à une action à l’étranger». C’est l’exemple parfait de « l’équilibre entre les attributions confiées au président de la république et le parlement », conclut-il.