Farouk ksentini, l’avocat du général Mohamed Mediène dit Toufik, s’est exprimé sur le procès de la « réunion secrète » avec Saïd Bouteflika, le général Athmane Tartag et la secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT), Louisa Hanoune.
Dans un entretien publié ce lundi 28 septembre 2020, dans le quotidien Le Soir d’Algérie, Me. Ksentini a indiqué que « le verdict des recours introduits par les prévenus a été fixé au 18 novembre prochain ».
Il estime que « l’arrêt rendu par le tribunal militaire de Blida doit être cassé car il y a de très importants motifs pouvant induire cette cassation et même obtenir un acquittement juridique ».
Toutefois, l’avocat du général Toufik a insisté sur le fait que ses propos s’inscrivent dans le cadre strict de la loi, sans prendre en compte aucune autre considération.
« Le tribunal militaire de Blida a émis un jugement que je respecte, mais en tant qu’homme de loi, je considère qu’il s’agit là d’une décision inappropriée », a-t-il souligné.
Interrogé sur les motifs de la cassation, Me. Ksentini a indiqué qu’ « il y a d’abord la compétence du tribunal militaire de Blida. Dans cette affaire, tous les accusés n’ont pas le statut de militaires et il est donc anormal de les juger devant une juridiction militaire ».
Et ensuite, poursuit l’avocat, « il y a le fait que le lieu où s’est déroulée la fameuse réunion qui a conduit à leur arrestation, jugement et condamnation, ne relève pas du ministère de la Défense mais de la présidence de la République, elle a donc un caractère civil et non pas militaire ».
La dernière raison qui peut motiver une cassation, Me. Ksentini met en exergue « les contradictions existant dans les motifs apportés au jugement des concernés. Ces contradictions sont fondamentales ».
A ce propos, il a précisé que » le tribunal militaire considère que le général Toufik et ses coaccusés ont comploté avec Louisa Hanoune, mais ils ont conclu que cette dernière n’a pas comploté ».
« Je suis heureux pour elle, et la décision de sa libération est ce qu’il fallait faire, mais dans ce cas-là, il ne pouvait y avoir complot à sens unique, c’est inadmissible », a-t-il souligné.
Faut-il juger l’ancien président Abdelaziz Bouteflika ?
Questionné sur le jugement de l’ancien président démissionnaire Abdelaziz Bouteflika, l’avocat estime qu’il n’y a aucune raison de juger l’ancien président vu son état de santé.
» Il n’est ni mort, ni vivant, il n’y a aucune raison de le traîner devant la justice dans cet état », a-t-il précisé.
Me. Ksentini a indiqué que l’ancien président « ne peut pas se défendre, il ne peut pas parler, il est réduit à un stade végétatif, que voulez-vous juger dans une telle situation ? ».
Il a cité comme exemple l’ancien président égyptien Hosni Moubarak, en rappelant que lorsque ce dernier a été jugé, « il était dans un meilleur état physique, il avait de meilleures capacités, mais Abdelaziz Bouteflika ne peut ni réagir ni se défendre, à quoi bon donc le juger ? ».