Des représentants de la Banque africaine de développement, des gouvernements, des institutions de financement du développement, du secteur privé et des associations professionnelles ont participé, le 8 septembre, à un atelier portant sur la manière, dont la Banque pourrait renforcer son soutien aux partenariats public-privé (PPP) et canaliser des investissements plus importants vers les infrastructures économiques et sociales du continent.
La rencontre, intitulée « Conception du cadre des PPP de la Banque africaine de développement », était organisée en mode virtuel par la Banque.
L’atelier s’est déroulé avec en toile de fond la pandémie de Covid-19 et le ralentissement économique qui a suivi, ce qui a stimulé un besoin d’investissement déjà urgent. Entre 2008 et 2018, cinq pays africains ont représenté plus de 50 % des activités en PPP menées avec succès : l’Afrique du Sud, le Maroc, le Nigeria, l’Égypte et le Ghana. Plusieurs autres pays ont de nombreux PPP en préparation : le Burkina Faso en a vingt, le Botswana huit. « Avant la pandémie de Covid-19, le secteur des infrastructures africaines avait déjà du mal à structurer des projets adaptés pour le secteur privé, et capables de dégager un rapport qualité-prix adéquat pour le secteur public et, en même temps, un coût abordable pour les usagers, a déclaré Solomon Quaynor, vice-président de la Banque, en charge du Secteur privé, de l’infrastructure et de l’industrialisation. Il est donc impératif que des solutions hybrides, comme les PPP, soient perçues et promues comme une manière de reconstruire en mieux, de manière plus durable et plus écologique, en ramenant des capitaux privés vers des infrastructures, tout en créant une marge budgétaire dont les gouvernements ont grandement besoin pour répondre à de multiples autres exigences, y compris la résilience des systèmes de santé. »
La Banque africaine de développement estime que les besoins de financement des infrastructures de l’Afrique pourraient atteindre environ 170 milliards de dollars par an d’ici à 2025, avec des gaps de financement pouvant aller jusqu’à 68 à 108 milliards de dollars par an. Les PPP sont considérés comme un élément clé dans la réduction de cet écart en faisant intervenir des investissements du secteur privé dans les infrastructures, et la Banque africaine de développement joue un rôle essentiel dans l’amplification de cet effort.
Amadou Oumarou, directeur du Département des infrastructures et du développement urbain de la Banque, a expliqué que l’effort manifesté par la Banque dans l’élaboration d’un cadre de partenariat public-privé, tient à plusieurs raisons, y compris sa stratégie décennale (2013-2022) et une recommandation du Groupe d’évaluation indépendant (IDEV) de la Banque visant à intensifier les interventions en matière de partenariat public-privé.
Les participants au webinaire ont exprimé le souhait que la Banque joue un plus grand rôle dans le soutien au développement des PPP en Afrique, en renforçant les cadres politique et réglementaire ainsi que les capacités des gouvernements, en structurant des projets et en apportant des services consultatifs, et en fournissant des instruments financiers tels que ceux offrant des moyens d’atténuer les risques, des garanties, des améliorations dans les conditions d’allocation de crédits, et des financements en monnaie locale. « Les pays doivent tirer des enseignements de leurs réalisations et erreurs, et ils doivent disposer de documents et de listes de contrôle normalisés qui guideront leurs institutions tout au long du cycle de vie des PPP », a déclaré Shoubhik Ganguly de Rebel Group International, qui s’associe à la Banque pour élaborer ce cadre.
Mike Salawou, directeur de la Division des partenariats pour l’infrastructure à la Banque, a déclaré que « le dialogue en matière de politiques est une chose à laquelle la Banque attache beaucoup d’importance, et qui s’est avéré très efficace dans l’information guidant la prise de décision. » « L’un des défis auxquels doivent faire face les pays membres régionaux consiste à sélectionner les projets appropriés à des fins de mise en œuvre, et c’est par là que le soutien doit commencer, car il est alors beaucoup plus facile de passer à la préparation effective des projets », a déclaré Michael Opagi, responsable de la Division de l’Afrique subsaharienne à la SFI.
Les représentants du secteur privé ont salué les IDE (investissements directs étrangers) comme des facteurs indispensables pour l’obtention de financements pour des projets de PPP en Afrique. Le projet « Kigali Bulk Water » (Projet d’eau en vrac de Kigali) a été un des exemples présentés, projet qui a reçu un soutien important de la Banque africaine de développement, de la Banque mondiale ainsi que d’acteurs du secteur privé.
Selon Phillipe Valahu, le directeur général de Private Infrastructure Development Group (PIDG), le projet constitue l’exemple parfait d’un soutien intégré à un projet de PPP se servant des trois piliers proposés dans le cadre de la promotion de ces partenariats par la Banque. Le projet a bénéficié du financement de la dette du PIDG avec celui de la Banque africaine de développement, chacun d’eux mettant à disposition 19 millions de dollars de créances de premier rang à des taux commerciaux. « La Banque africaine de développement entretient des relations de confiance sans précédent avec les gouvernements africains et nous devons en tirer parti pour accélérer la mise en œuvre des PPP », a déclaré Solomon Quaynor en clôture de l’atelier.
Source : communiqué B.A.D