La compagnie aérienne nationale Air Algérie serait sur le point de fermer la quasi-totalité de ses agences à l’étranger. Cette décision serait motivée par le lourd fardeau financier que constituent ces agences pour l’entreprise qui est confrontée à de graves difficultés financières ces dernières années, et accentuées par la pandémie du coronavirus (Covid-19) du fait que les frontières sont fermées et les avions d’Air Algérie cloués au sols depuis six mois.
A en croire les informations du quotidien Liberté qui cite des sources bien informées, la quarantaine d’agences d’Air Algérie implantées dans différents pays du monde sera bientôt fermée. La fermeture serait « définitive ». selon la même source, seulement « une ou deux agences implantées dans des zones géographiques considérées comme stratégiques », seront maintenues.
Selon les sources de Liberté « cette décision a, d’ores et déjà, été entérinée et sa mise en exécution devrait intervenir dans les touts prochains jours. »
« Économiquement et commercialement inefficace, voire inutile, le réseau d’agences de la compagnie aérienne nationale à l’étranger est devenu complètement désuet et financièrement très encombrant, rappellent encore nos sources, en soulignant que dans le contexte actuel du marché, la tendance générale est aux pratiques de commercialisation par billetterie électronique ou encore par le biais de centrales et d’agences de voyages plus efficaces et moins coûteuses pour la compagnie », explique-t-on de même source.
Les agences d’Air Algérie à l’étranger, rappelle-t-on, « sont souvent considérées comme source de gabegie et de gaspillage de ressources financières publiques, tout en devenant également des lieux privilégiés d’abus, de passe-droits et d’indus privilèges, tant en matière d’affectations et d’emplois qu’en termes de prestations et de services à la clientèle. »
Selon les sources du journal Liberté, cette décision intervient « dans un cadre global de redéploiement et de rationalisation de la dépense publique pour faire face, notamment, à la situation financière particulièrement difficile que traverse actuellement le pays. »
A ce propos, il convient de rappeler que lors d’une réunion du gouvernement tenue le 3 septembre sous la présidence du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, le ministre des Transports a présenté un exposé sur la stratégie de développement du secteur du transport aérien dans le cadre de la nouvelle approche économique et sociale.
La stratégie proposée englobe tous les volets liés au transport aérien, notamment la gestion des aéroports, le développement du transport aérien au plan domestique et au niveau international, la création du Hub d’Alger, le développement de l’activité de fret aérien, le dimensionnement de la flotte aérienne ainsi que les modalités de son financement.
Le 23 août dernier, lors du Conseil des ministre qu’il a présidé, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a ordonné de revoir le système de transport terrestre, aérien et maritime, sur la base du respect des critères de rentabilité et de qualité des services.
Pour rappel, Air Algérie a été fortement impactée par la crise sanitaire liée au coronavirus qui a provoqué la fermeture des frontières six mois et la suspension du trafic aérien.
Rien que pour les deux mois de mars et avril derniers, la compagnie aérienne nationale a essuyé des pertes de l’ordre de 16 milliards de dinars, selon le rapport de pré-évaluation des dégâts causés par la pandémie sur l’économie nationale, présenté le 18 juillet dernier par le ministère des Finances.
En juin dernier, le porte-parole d’Air Algérie, Amine Andaloussi, avait indiqué à l’APS que la suspension du trafic aérien algérien depuis la mi-mars, en raison de la propagation de la pandémie du coronavirus dans le monde, a déjà engendré pour la compagnie aérienne des pertes de 38 milliards de DA sur le chiffre d’affaires des vols passagers, un montant qui atteindrait les 89 milliards de DA d’ici à la fin de l’année.