La naissance du collectif des forces nationales de la réforme, semble marquer une nouvelle configuration de la scène politique, a quelques mois de grandes échéances tels que le référendum pour la révision de la constitution et l’organisation des élections législatives. Axées essentiellement sur la réalisation des objectifs du hirak, ses actions visent à asseoir les voies qui conduiront à un compromis sur la gestion des affaires du pays, après le passage à vide qui a marqué la scène politique et socio-économique ces derniers mois.
Une léthargie qui s’explique en grande partie par les effets de la pandémie de la Covid-19, mais qui prend ses racines dans une absence de consensus, qui pourrait émerger de telles actions. D’autant plus, que cette initiative vient de prendre une ampleur insoupçonnée lorsque le collectif a été reçu par le président de la République. Cela semble rejoindre la nouvelle vision de l’état qui prône le principe de la concertation et du dialogue inclusif pour déterminer les blocages et les obstacles, et pour mettre les mécanismes pour le lancement de la nouvelle Algérie.
Cependant, il y a lieu de relever que dans son nouvel habit, la nouvelle scène politique semble d’emblée s’éloigner de l’ancien schéma qui durant des années avait main basse sur l’activité partisane et parlementaire, à travers la constitution d’alliances fortes, portant à bout de bras le clan présidentiel et ses ambitions électorales. La rupture s’est exprimé d’ores et déjà à travers la position d’indépendance du président de la république de toute obédience partisane, en se présentant en candidat libre aux élections du 12 décembre. A laquelle s’ajoute une espèce d’absence de rivalité entre les anciens candidats à la présidence, qui marque la cassure avec le travail de coulisses et de lobbying, qui par le passé était indissociable de l’activité partisane et politique. Ce n’est certainement pas la fin du cauchemar, qui a presque coûté sa souveraineté au pays, mais il est indéniable, qu’un vent de changement, vient de souffler fortement sur les parois de la vie politique en Algérie.
Est-ce pour dire que nous vivons les prémices d’un consensus qui s’annonce et se profile, à travers de nouvelles formations qui semblent marquer avec force la rupture avec un passé très proche ? Est-ce que nous avons dépassé la zone des grands dangers ? Seuls les prochains développements politiques et économiques peuvent en apporter la confirmation. Dans la mesure ou sans l’impact direct de la nouvelle stratégie sur la vie des citoyens, sur la préservation de leurs droits et libertés, et sur la création de nouvelles perspectives de développement social et économique, il sera difficile de mesurer l’efficacité des mesures et des décisions prises au demeurant.
C’est dire a quel point le virage est dangereux, et le risque de sortie de route n’est pas pour autant complètement éloigné. Toute la complexité de la situation repose sur le facteur temps. L’urgence de réussir les réformes, et les plans d’urgence pour colmater les brèches causées par la multi crise, revêtent une importance capitale pour asseoir les bases d’une relance sur tous les plans. Tel un phénix, l’Algérie est condamnée à renaître de ses cendres. C’est précisément a ce niveau que la naissance du collectif des forces nationales pour la réforme nationale, s’inscrit dans l’édification d’un front interne tant recherché, et longtemps rejeté et écarté par les forces de l’ombre, dont le seul objectif était de jeter le peuple et le pays en pâture pour les architectes de l’autoritarisme aveugle et meurtrier.