Dans cet entretien, le président du collège national des experts architectes (CNEA), M. Boudaoud s’exprime sur le problème des logements inoccupés qui refait surface cette année. Il fait également des propositions pour atténuer les fraudes en termes de location.
Algérie-Eco : Le problème des logements inoccupés fait toujours débat. D’ailleurs le Ministère de l’Habitat compte procéder à la récupération des logements sociaux inoccupés durant au moins six mois. Différentes estimations sont faites concernant le nombre de logements inoccupés. Selon vous, nous en sommes à combien approximativement et quelle est la meilleure manière de fixer ce nombre de façon exacte ?
M. Boudaoud : Cette démarche devient urgente en sachant que depuis l’indépendance une quarantaine de ministre de l’habitat ce sont succéder et onze mandats pour l’élection des APC sans qu’aucune stratégie ne voit le jour pour endiguer le phénomène des logements inoccupés.
La maitrise effective des statistiques concernant les logements inoccupés passe par un recensement rigoureux.
Au mois d’Aout 2008, l’ONS a fixé à 1,5 million de logements inoccupés et en 2016 LKeria spécialiste en immobilier a parlé de 2millions de logements inoccupés ou des millions d’algériens cherchent désespérément un toit (27% du patrimoine existant est inoccupé).
Nous considérons que l’exploitation des consommations d’électricité, de gaz et d’eau qui sont établi trimestriellement par la Sonelgaz et la Seaal constituent un élément irréfutable sur l’occupation ou l’inoccupation d’un logement.
Au niveau de chaque APC des statistiques et des enquêtes et portes ouvertes doivent être imitées pour mesurer l’ampleur des logements inoccupés.
Comment expliquer qu’imposer une taxe sur les logements inoccupés va atténuer la crise du logement en Algérie, et à quelle hauteur serait cette taxe selon vous ?
Des mesures coercitives qui sont appliquées à l’étranger pour inciter les propriétaires à les mettre sur le marché locatif, à condition bien sûr qu’une loi soit promulguée et pour apporter des garanties au cocontractant.
Cette taxe sera élaborée sur la base d’un coefficient progressif en fonction des années d’inoccupation.
Pensez-vous que cette taxe sera différente d’une région à une autre ? Comment serait-il possible de fixer cette taxe par région sachant que l’immobilier en Algérie ne répond à aucune norme ?
Cette taxe doit correspondre au marché locatif de l’immobilier qui diffère d’une région a une autre et d’un quartier a un autre (un loyer différent du simple au triple de Baraki à Sidi yahia).
La ligne principale est l’intervention d’un huissier de justice aussi bien au début qu’à la fin du contrat pour évaluer concrètement l’état du bien immobilier ainsi que les paiements.
A l’étranger par exemple le bailleur ne se fait jamais connaitre, il mandate l’agent immobilier qui se charge de tous les détails de la location y compris les paiements à un compte bancaire.
Là-dessus le professionnalisme et l’intervention a tous les échelons de la location de l’agent immobilier doit évoluer.
Que faire pour atténuer les fraudes en termes de location ?
Le problème de la déclaration des sommes rebelles de vente ou de location se pose avec acuité dans notre pays.
Le plus souvent les deux parties déclarent des sommes dérisoires pour échapper aux impôts.
La raison principale dans l’absence d’un barème officielle de la part des directions des impôts qu’elles doivent, elles-mêmes, définir et estimer chaque bien immobilier en fonction de sa localisation.