Une conférence ministérielle réunissant les principaux créanciers des pays les plus pauvres se tient mercredi pour faire le point sur le moratoire de leur dette et leur permettre de « rétablir des flux de capitaux soutenables », selon ses organisateurs.
Cette conférence à l’initative du Forum de Paris, une structure informelle réunissant pays créanciers et débiteurs, et de la présidence saoudienne du G20, réunira notamment le président de la Banque mondiale David Malpass, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva. Vingt-trois pays sur 39 présents au total seront représentés par leur ministre des Finances ou le gouverneur de leur banque centrale.
Il s’agira notamment de faire le point sur l’initiative de moratoire sur la dette qui concerne potentiellement 73 pays débiteurs, dont 30 en Afrique sub-saharienne. « Nous avons déjà 41 pays qui ont formulé une demande au niveau du G20 » tandis que le Club de Paris « a reçu 34 demandes et a mis en oeuvre près de 20 accords », selon un responsable ministériel français. « Mais nous allons aussi nous pencher sur les prochaines étapes au-delà de cette initiative, sur ce que nous allons faire au bout de six mois, c’est à la dire à la fin de l’année », a ajouté cette source.
Il s’agit de savoir si le moratoire doit être étendu, mais aussi d’évaluer la soutenabilité de la dette des pays concernés après la crise du Covid-19. « Nous allons également voir comment préserver ou restaurer l’accès aux marchés financiers et mobiliser des flux financiers privés », selon le responsable français qui a souligné qu’au début de la crise sanitaire, les capitaux s’étaient massivement détournés des pays émergents.
Un possible soutien du FMI et d’autres institutions financières internationales sera également discuté, ainsi que des mesures de long terme que les pays pauvres pourraient prendre pour assurer leur « financement externe » et développer leurs propres marchés des capitaux.
La conférence en ligne, qui ne devrait pas déboucher sur des décisions dans l’immédiat, sera introduite par le ministre français de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire et son homologue saoudien Mohammed Aljadaan, qui concluront aussi les débats.
Afp