Ennio Morricone, le compositeur est mort à l’âge de 91 ans dans une clinique de la capitale italienne où il était hospitalisé à la suite d’une chute ayant provoqué une fracture du fémur.
Morricone avait créé plus de 500 musiques pour le cinéma, avec des mélodies aussi légendaires que celle du film « Le bon, la brute et le truand » (1966).
Sa composition la plus mémorable restera sans doute le lancinant air d’harmonica joué par Charles Bronson dans « Il était une fois dans l’Ouest » (1968).
Ennio Morricone « s’est éteint à l’aube avec le réconfort de la foi », indique un communiqué de l’avocat et ami de la famille Giorgio Assumma. « Il est resté pleinement lucide et d’une grande dignité jusqu’au dernier moment », affirme le communiqué, précisant que les funérailles seront privées et se dérouleront dans l’intimité.
Le décès de l’un des Italiens les plus connus au monde a suscité de très nombreuses réactions. Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez rappelle ainsi sur Twitter qu’Ennio Morricone a été l’auteur « de plus de 500 musiques de films dont certaines, comme Cinema Paradiso, considérées comme d’authentiques chefs-d’oeuvre ». « Nous nous souviendrons pour toujours et avec une reconnaissance infinie du génie artistique du maestro Ennio Morricone. Il nous a fait rêver, il nous a émus et fait réfléchir, écrivant des notes inoubliables qui resteront pour toujours dans l’histoire de la musique et du cinéma », a réagi sur Twitter son homologue italien Giuseppe Conte.
L’hommage de la classe politique italienne a été unanime, de la gauche à l’extrême droite, et un député a immédiatement proposé de donner son nom à une rue de Rome. « Ennio Morricone l’empereur de la musique au cinéma, un harmonica, des rythmes, mélodies, instruments inattendus, des trilles, 3 notes faciles à retenir, la prodigalité de ses partitions », a réagi sur Twitter Gilles Jacob, ancien directeur du festival de cinéma de Cannes. « Il y a des personnes qui ont la capacité de rendre le monde meilleur parce qu’elles savent créer de la beauté », a commenté pour sa part l’actrice italienne Monica Bellucci.
Pour ce musicien exigeant, les concerts étaient aussi importants pour pleinement apprécier ses compositions. « Car au cinéma, on ne peut pas écouter avec attention la musique, il y a les dialogues, les bruits, les effets spéciaux, tout cela distrait le public. Or, la musique doit être écoutée et les concerts permettent au public d’écouter ma musique, seulement ma musique », avait-il expliqué à l’AFP en 2017 dans le studio qu’il avait aménagé dans son vaste appartement romain.
Dès l’âge de six ans, Ennio Morricone, né le 10 novembre 1928 à Rome, commence à composer. A dix ans, il s’inscrit au cours de trompette de la prestigieuse Académie nationale Sainte-Cécile à Rome.
Il étudie également la composition, l’orchestration, l’orgue et s’initie à la musique sérielle.
Après avoir débuté par la musique « sérieuse », il commence en 1961, à 33 ans, au cinéma avec « Mission ultra-secrète » de Luciano Salce. La célébrité arrive avec « Pour une poignée de dollars » (1964) de Sergio Leone. Sa collaboration fructueuse avec le maître du western-spaghetti lui apporte une réputation internationale.
Mais Morricone ne se cantonne pas au western. Ce Romain compose des bandes originales pour des films d’époque comme « 1900 » ou « Vatel », des comédies telles que « La cage aux folles » et met en musique des films engagés: « Sacco et Vanzetti » (« Here’s to You » chanté par Joan Baez), « La classe ouvrière va au paradis » ou « La bataille d’Alger ».
Afp