La pandémie de coronavirus jouera certainement un rôle d’accélérateur dans la transformation numérique du monde. Cette mutation profonde aura un impact sur le marché de l’emploi. En Afrique, de nouvelles opportunités professionnelles verront le jour au regard des investisseurs d’envergure qui s’intéressent de plus en plus au continent. Il devient urgent que la jeunesse s’y prépare en acquérant les compétences qui s’imposent.
Dans son rapport 2020 sur l’avenir des emplois, le Forum économique mondial (WEF) estime que la transformation du marché international du travail provoquée par la 4e révolution industrielle, entraînera d’ici 2022 l’émergence de nouveaux métiers dans sept segments professionnels: économie verte; économie des données et Intelligence Artificielle ; ingénierie et Cloud computing ; développement de produits; économie des soins; marketing, ventes et production de contenu; gestion humaine et culture.
La montée en puissance des TIC : Même s’il demeure dans ces professions émergentes une forte présence de l’interaction humaine, la place des technologies de l’information et de la communication se fera grandissante. En Afrique du Sud, au cours des dix dernières années, l’intensité TIC moyenne dans les emplois a augmenté de 26% tandis qu’au Ghana et au Kenya, les professions à forte intensité TIC représentent respectivement 6,7% et 18,4% de tous les emplois du secteur formel. Au total, ce sont 96 nouveaux métiers ; issus des sept segments professionnels émergents ; qui seront très demandés dans le monde, notamment en Afrique qui devient progressivement un marché de choix où s’installent de plus en plus de grands groupes financiers, énergétiques, agro-alimentaires, télécoms, miniers, etc. Cependant, pour prétendre à ces nouveaux métiers qui représenteront des millions d’emplois, il devient impératif pour les jeunes Africains d’acquérir des compétences adaptées. Selon une taxonomie développée par LinkedIn et la Banque mondiale, les exigences professionnelles du monde 2.0 seront regroupées en cinq grands groupes de compétences: les compétences d’affaires, les compétences industrielles spécialisées, les compétences générales et émotionnelles, les compétences techniques de base et les compétences technologiques disruptives.
Les 5 groupes de compétences : Selon le WEF, les compétences d’affaires regroupent un ensemble de savoirs indispensables pour exploiter ou démarrer une entreprise. Elles fédèrent des spécialités telles que le marketing, la gestion de projet, la budgétisation et le développement des affaires.
Les compétences industrielles spécialisées, elles, sont spécifiques aux professions telles que la documentation dans le cloud computing, la vidéo et le montage en marketing, la vente et le contenu ou encore la radio-oncologie. Ce groupe exclut les compétences liées au fonctionnement et à la conception des technologies numériques.
Les compétences générales et émotionnelles renvoient généralement à des capacités non-cognitives qui sont nécessaires dans toutes les professions. Il s’agit notamment du leadership, de la communication, de la négociation, de la créativité et de la résolution de problèmes.
Les compétences techniques de base couvrent les connaissances informatiques de base, telles que la capacité à utiliser les suites de productivité Microsoft, ainsi que des applications technologiques spécifiques à l’industrie telles que la conception Web, le marketing en ligne, les médias sociaux, les télécommunications, les logiciels de conception et de conception technique, ainsi que les logiciels médicaux et cliniques. Enfin, les compétences technologiques perturbatrices sont celles qui permettent d’utiliser et de concevoir des technologies qui auront un impact significatif sur les modèles commerciaux et le marché du travail au cours des prochaines années. Il s’agit notamment de la science des données, du traitement du langage naturel, de l’automatisation, de la robotique, du cloud computing et de la cybersécurité.
Analyse de données : Ces perspectives professionnelles mondiales dessinées par le WEF sont issues d’une analyse de données réalisée en partenariat avec Burning Glass Technologies, une société de logiciels d’analyse qui fournit des données en temps réel sur la croissance de l’emploi, les compétences en demande et les tendances du marché du travail ; avec Coursera, entreprise numérique qui propose des formations en ligne; et avec LinkedIn, le réseau social professionnel en ligne qui revendiquait en 2019 plus de 660 millions de membres issus de 170 secteurs d’activités dans plus de 200 pays et territoires.
Ces perspectives révèlent que d’ici 2022, 37% des opportunités d’emploi créées par les professions émergentes viendront de l’économie des soins; 17% du secteur marketing, vente et production de contenu; 16% dans l’économie des données et l’IA; 12% dans l’ingénierie et le Cloud computing; 8% dans la gestion humaines et la culture ; et enfin 1,9% dans l’économie verte.
Ecofin