Ralentissement de l’accès à l’électricité, chute des investissements et des cours pétroliers : l’Afrique est confrontée à de nombreux défis énergétiques avec la pandémie de Covid-19, a constaté mardi l’Agence internationale de l’énergie (AIE). « Les progrès dans l’accès à l’énergie, particulièrement dans l’accès à l’électricité, ont ralenti considérablement après le Covid », a souligné son directeur exécutif Fatih Birol en ouverture d’une table ronde regroupant, à distance, de nombreux ministres africains. « C’est en particulier le cas pour le développement des solutions hors réseau qui sont proches de l’arrêt, ce qui est très inquiétant parce que c’était le moteur de l’accès à l’électricité en Afrique », a-t-il ajouté.
De nombreux Africains, notamment à la campagne, n’ont en effet toujours pas accès à l’électricité. Pour y remédier, se sont développées beaucoup de solutions « hors réseau » (« off-grid » en anglais), qui peuvent aller d’un mini-système autonome à l’échelle d’un village à un petit kit solaire individuel couplé à une batterie pour alimenter un foyer.
Deuxième défi : « après la Covid-19, nous voyons que les tendances d’investissements énergétiques en Afrique connaissent une grosse chute », a regretté M. Birol. Enfin, il rappelle les difficultés posées par la chute des marchés pétroliers et gaziers : « cela a créé des défis économiques énormes pour de nombreux pays africains dont les économies reposent substantiellement sur les revenus du pétrole et du gaz ». M. Birol y voit « des défis budgétaires énormes qui dans certains cas se transforment en pression sociale ».
En réponse à tous ces défis, l’AIE appelle à réaliser « les bons investissements et à des décisions des gouvernements audacieuses pour avoir les bons investissements ». Les ministres ont fait écho à ces propos, soulignant les problèmes posés par la pandémie en particulier dans le secteur de l’énergie. « Les défis sont énormes aussi bien dans le domaine de l’électricité que dans celui des hydrocarbures », a reconnu Mouhamadou Makhtar Cissé, ministre du Pétrole et des énergies du Sénégal, qui coprésidait la rencontre virtuelle. Il a par exemple dit craindre des « reports d’investissements et des retards potentiels dans la réalisation de certains projets majeurs d’infrastructure électrique de production et de transport ».
Afp