Les syndicats et associations professionnelles du secteur pharmaceutique national, ont contesté l’idée du directeur de la Caisse des retraites, (CNR) qui a proposé de financer le déficit de la caisse par la taxation à appliquer au médicament, au tabac et aux produits alcoolisés.
Ainsi les représentants du secteur pharmaceutique se disent « profondément affectées par les déclarations du directeur de la CNR en estimant que ce « type de propositions relève d’une approche tout à fait inacceptable et injuste », parce qu’elle consiste à « regarder l’industrie pharmaceutique nationale comme une activité rentière et source de profits indus, au moment même où le gouvernement lui-même considère qu’elle revêt un caractère sensible et stratégique».
Dans un communiqué signé par le syndicat national algérien des pharmaciens d’officines SNAPO, l’association nationale des distributeurs pharmaceutiques algériens ADPHA et l’union Nationale des Opérateurs de la Pharmacie UNOP, ont considéré que « le fait pour lui de considérer que c’est cette même industrie qui doit aujourd’hui être surtaxée pour les besoins de financement des déficits de gestion de son institution, relève d’une démarche inappropriée et d’un manque d’imagination».
Pour eux il est plus « facile pour lui de penser à ponctionner une industrie performante et dont tous les comptes sont affichés publiquement et dans la transparence, plutôt que de suggérer d’aller prélever de la ressource dans toutes ces activités informelles qui gangrènent aujourd’hui l’économie nationale et dont les profits échappent à toute saisie fiscale».
Le syndicat et l’association se disent « réellement choqués de constater que le médicament, produit noble s’il en est, et destiné à soigner la population, soit assimilé à des produits nocifs et dangereux pour la santé ».
A cet effet, ils ont rappelé au directeur de la CNR que la filière industrielle est « l’une des très rares au sein de notre économie qui soit totalement régulée dans l’ensemble de ses segments, dont tous les prix pratiqués sont fixés directement par la puissance publique » et « échappent complètement aux pratiques de l’informel ».
Toutefois, ils ont espéré que le directeur de la CNR ne leurs « reproche pas inconsciemment d’avoir participé, ce faisant, à la détérioration des équilibres de son institution ». En tant qu’organisations citoyennes, « nous n’ignorons pas que le déficit que connait structurellement la CNR depuis les cinq dernières années est un problème extrêmement grave et sérieux », et « nous comprenons très bien que la solution d’un tel problème n’est pas à caractère technique et, de ce point de vue, la seule tâche qui soit effectivement attendue du responsable de cette institution », mais plutôt c’est « de s’assurer que sa gestion soit aussi austère et efficace que possible et qu’elle ne génère pas de surcoûts inutiles » ont t-il ajouté.