Le soutien à la production d’énergies fossiles a fortement progressé l’an dernier, ont déploré vendredi l’OCDE et l’AIE, en appelant les gouvernements à profiter des plans de relance post-Covid pour éliminer ce type d’aides.
Les données font état d’une « hausse de 38% du soutien direct et indirect en faveur de la production d’énergies fossiles dans 44 économies avancées et émergentes », selon l’Organisation de coopération et de développement économiques et l’Agence internationale de l’énergie (AIE). « C’est avec tristesse que je constate un relâchement des efforts visant à éliminer progressivement le soutien aux énergies fossiles. Cette hausse des subventions à la production semble devoir se poursuive en 2020, certains pays prévoyant d’aider ce secteur et les activités connexes », a regretté Angel Gurría, secrétaire général de l’OCDE, cité dans un communiqué. « Utiliser l’argent public pour subventionner les énergies fossiles est inefficace et ces aides aggravent les émissions de gaz à effet de serre et la pollution de l’air », a-t-il ajouté.
Depuis longtemps, l’OCDE estime que ce type de subventions pour le pétrole, le gaz ou le charbon pourrait aussi être bien mieux utilisé et bénéficier à tous, par exemple au profit des systèmes de santé. Dans 77 pays étudiés, le soutien public à la production, mais aussi à la consommation d’énergies fossiles a pour sa part atteint un total de 478 milliards de dollars en 2019. Le chiffre est cette fois en recul de 18% par rapport à 2018, mais c’est en raison d’une baisse des cours du pétrole: les pouvoirs publics ont donc dû dépenser moins pour subventionner la consommation.
L’OCDE et l’AIE, deux organisations basées à Paris et qui conseillent essentiellement des pays développés, soulignent que la crise et les plans de relance économique post-Covid 19 sont l’occasion de changer la donne. « Le faible niveau de prix des énergies fossiles aujourd’hui offre aux pays une occasion en or d’éliminer progressivement les subventions à la consommation », estime Fatih Birol, Directeur exécutif de l’AIE. « À l’heure où les pouvoirs publics cherchent à doper l’emploi et à préparer un avenir meilleur et plus résilient, il est essentiel d’éviter les distorsions du marché qui favorisent les technologies polluantes et inefficaces », ajoute-t-il.
Afp