Le président du parti Jil Jadid, Soufiane Djilali, s’est longuement expliqué, ce lundi 8 juin 2020, dans un entretien accordé au site TSA, sur l’annonce de la libération des détenus, Karim Tabbou et Samir Belarbi.
Cette annonce faite mardi dernier par M. Djilali a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux. S’en est suivi ensuite une joute verbale entre le président de Jil Jadid et l’ancien leader du RCD, Said Sadi. Ce dernier a accusé Soufiane Djilali, sans le nommer, de servir de « télégraphistes des despotes ».
« Dans la vie politique il y a ceux qui parlent et il y a ceux qui agissent », a affirmé M. Djilali dans le même entretien, rappelant que « depuis plusieurs mois et à chaque occasion, Jil Jadid a soutenu les détenus d’opinion et a agi en faveur de leur libération ».
Selon le président de Jil Jadid, l’objectif de cette démarche était de « débloquer une crise de confiance stérile et d’aller vers l’avant ».
Évoquant sa rencontre avec le président de la République, le 27 mai dernier, M. Djilali a affirmé que c’était lui qui avait demandé à ce que cette rencontre ne soit pas rendue publique, alors qu’il savait par avance que « les accusations d’instrumentalisation des prisonniers allaient fuser de toutes parts ».
A en croire le président de Jil Jadid, sa démarche n’était animée que par la volonté de « pousser le pays vers l’apaisement et une sortie de crise consensuelle ».
M. Djilali dénonce par ailleurs « une campagne hystérique » déclenchée contre son parti, au lendemain de sa rencontre avec le président. On lui a reproché d’avoir nié l’existence des détenus d’opinion dans une émission de télévision étrangère.
« On me reproche maintenant d’avoir annoncé la libération de deux détenus », a-t-il déploré.
Le plus sidérant dans l’affaire, selon Soufiane Djilali, c’est que « certains avocats ont immédiatement réagi pour condamner cette libération et verser dans le mensonge contre Jil Jadid », dénonçant ainsi « une grave dérive morale et une atteinte à l’honneur de cette profession ».
Interrogé sur l’exclusivité de l’annonce par Jil Jadid, Soufiane Djilali a indiqué que « le président de la République est favorable à un vrai dialogue et a voulu faire passer le message de l’apaisement par le canal d’un parti qui s’est engagé sur cette voie ».
L’annonce de la libération prochaine seulement des deux détenus a suscité beaucoup d’interrogations, alors que des dizaines voire même des centaines de détenus croupissent toujours dans les prisons.
A ce propos, le président de Jil Jadid a accusé ses détracteurs « de mauvaise foi », en affirmant que son parti « a parlé de tous les détenus, comme il l’avait fait auparavant pour Lakhdar Bouregaa, Fersaoui et tant d’autres », expliquant que « c’est le président de la République qui a décidé d’agir en premier pour ces deux détenus. Lui, il connait les raisons ».