Le président du comité d’experts en charge des propositions de révision constitutionnelle le professeur Ahmed Laraba, a révélé aujourd’hui que « en la forme, sur les 240 articles de la Constitution, 148 ont été amendés et rectifiés pour être soumis à propositions et évaluations, et ce, après une analyse critique de ce « qui n’a pas marché » dans les précédentes.
S’exprimant sur la radio chaine 3, le professeur Ahmed Laraba, indique que les propositions d’enrichissement du nouveau projet de constitution sont susceptibles de contribuer à « l’émergence d’une Algérie nouvelle ». Il explique que lors de leurs travaux, ces derniers « ont tenté de prendre en compte la réalité des revendications du mouvement », pour asseoir un meilleur équilibre entre les pouvoirs, ainsi qu’un renforcement « considérable » de la partie consacrée aux droits de l’homme.
Le professeur Laraba rappelle que la Constitution de 1989 a constitué à ses yeux un « moment important » de l’histoire de l’Algérie, pour avoir notamment contribué à une rupture avec le règne du parti unique. L’intervenant tient, d’autre part, à préciser que le groupe de réflexion qu’il préside n’est en rien une « constituante » et que ses travaux s’inscrivent dans le cadre de la feuille de route tracée de révision de la Constitution et non pas d’une innovation, du fait, dit-il, « qu’on n’est pas parti de rien », la question fondamentale relative à la Constitution résidant, ajoute-t-il, « dans son application ».
Concernant la possibilité pour l’Algérie de faire intervenir son armée sur un théâtre d’hostilités à l’étranger, « un point qui a suscité un grand nombre de commentaires », le professeur Laraba indique qu’il s’agit là de donner au président de la République la faculté d’envoyer des troupes pour des opérations de maintien de la paix, c’est, ajoute-t-il, « uniquement dans ce cadre-là ». De plus, poursuit-il, une telle décision, qui ne remet nullement en cause le principe du pays de non-ingérence dans les conflits militaires extérieurs, est tributaire, tient-il à noter, du feu vert préalable du Parlement.
Pour ce qui est de la disposition contenue dans le projet de Constitution donnant la latitude au chef de l’Etat de désigner un vice-président, l »intervenant considère qu’il s’agit la d’une question « dont on peut débattre », qui a, révèle-t-il, d’ailleurs donné lieu à des avis partagés au sein de la commission dont il dirige les travaux. « Ine-fine, déclare-t-il, il appartiendra au peuple de trancher ».