L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a prévu une baisse sans précédent des investissements dans le secteur énergétique pour cette année, en raison de la propagation de la pandémie de Covid-19 qui a bouleversé ses attentes en 2020.
Dans un rapport publié hier mercredi sur les investissements énergétiques pour 2020, l’AIE anticipe une baisse de 20% de ces investissements, ce qui représente près de 400 milliards de dollars, soit une cinquième des dépenses d’investissement par rapport à 2019.
L’AIE a tablé sur une progression de 2% en 2020. Cependant, l’apparition du coronavirus a remis en question les attentes de l’Agence qui a estimé que la vitesse et l’ampleur de la baisse de l’activité d’investissement énergétique au premier semestre 2020 sont sans précédent.
A ce propos, le même rapport a précisé que de nombreuses entreprises ont limité leurs dépenses; les travailleurs du projet ont été confinés chez eux; les investissements prévus ont été retardés, reportés ou mis de côté; et les chaînes d’approvisionnement interrompues.
Les effets les plus importants sur les dépenses d’investissement en 2020, notamment dans le pétrole, découlent de la baisse des revenus due à la baisse de la demande et des prix de l’énergie, ainsi que des attentes plus incertaines pour ces facteurs dans les années à venir.
Le pétrole (50%) et l’électricité (38% supplémentaires) étaient les deux principales composantes des dépenses de consommation mondiales d’énergie en 2019, selon le rapport de l’AIE.
Cependant, l’Agence indique que les dépenses en pétrole chuteront de plus de mille milliards de dollars en 2020, tandis que les revenus du secteur de l’électricité chuteront de 180 milliards de dollars (avec des effets sur la demande et les prix accompagnés dans de nombreux pays d’une augmentation du non-paiement).
Le secteur de l’électricité a été moins exposé à la volatilité des prix, et les baisses annoncées par les entreprises sont beaucoup plus faibles, mais nous estimons une baisse de 10% des dépenses en capital.
La Chine reste le plus grand marché d’investissement et un déterminant majeur des tendances mondiales; la baisse estimée de 12% des dépenses énergétiques en 2020 est atténuée par le redémarrage relativement précoce de l’activité industrielle suite à de fortes mesures de verrouillage au premier trimestre.
Les États-Unis enregistrent une baisse plus importante de leurs investissements de plus de 25% en raison de leur plus grande exposition au pétrole et au gaz (environ la moitié de tous les investissements énergétiques américains sont dans l’approvisionnement en combustibles fossiles). La baisse estimée en Europe est d’environ 17%.
Globalement, les investissements en cours dans les projets d’énergie renouvelable devraient chuter d’environ 10% pour l’année, moins que la baisse de l’énergie fossile, a souligné le même rapport d’ l’AIE qui a précisé que les capacités supplémentaires devraient être inférieures à 2019, la fin des projets étant repoussée à 2021.
L’activité d’investissement a été perturbée par des blocages mais aussi par une forte baisse des revenus, notamment pétroliers. Par secteur, l’évolution de l’investissement estimé en 2020 par rapport à 2019, indique que le secteur Oil & Gas connaîtra une baisse de 32% et le secteur du charbon une baisse de 12%, a indiqué le même document.