L’ancien président et fondateur du parti Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), Said Sadi, a qualifié la révision de la constitution de » pack de survie du régime ».
Dans une contribution publiée mercredi 13 mai 2020 sur sa page Facebook, Said Sadi a fait un parallèle entre la démarche du pouvoir en place visant à se donner une nouvelle constitution, notamment après l’élection du nouveau président, le 12 décembre 2019, une année marquée par un mouvement populaire inédit.
« La méthode du pouvoir actuel n’est pas sans rappeler celle adoptée par Boumediene quand il fit adopter sa charte nationale en 1976″, a indiqué l’ancien leader du RCD qui rappelle que le résultat de cette charte a été le socialisme et le parti unique.
Said Sadi explique ce parallèle par l’existence de similitudes entre la démarche actuelle avec celle de 1976, notamment » les ruses de régimes illégitimes acculés à des pauses tactiques avant de reprendre leur souffle ».
Dans le même sillage, l’ancien président du RCD estime qu’il y a, dans les systèmes ancrés dans l’autoritarisme, des signes avant-coureurs qui trompent rarement sur leurs objectifs.
Il a précisé a cet égard qu’il « y aurait beaucoup à dire sur le contenu de cet avant-projet de révision dont la primeur est réservée aux clientèles : accentuation de la concentration des pouvoirs, menace sur la compétitivité économique, amazighité reléguée au second collège ».
Said Sadi explique, à ce propos, que « la justice est toujours aliénée aux objectifs politiques de l’exécutif. Les arrestations des activistes qui se poursuivent implacablement n’ont d’autre but que de prévenir la reprise du mouvement après un confinement qu’il faudra bien lever un jour ».
Evoquant l’arrestation du journaliste Khaled Drareni, l’homme politique estime que « les réactions paranoïaques opposées aux condamnations d’ONG et aux témoignages de soutien consécutifs à l’arrestation arbitraire du journaliste Khaled Drareni sont des déclarations d’intention anticipant la façon dont sera appréhendée la scène médiatique ».
Said Sadi a rappelé que le seul journal amazigh existant « est interdit d’impression au motif qu’il est écrit dans le système de transcription international choisi par toutes les communautés qui ont dû se battre contre les aléas de l’histoire et, hélas, bien souvent, contre les abus de leur Etat, estimant que » cette décision est plus qu’un programme : c’est une option sociétale ».
L’opinion publique qui a fait de cette initiative un non-événement ne s’y est pas trompée, a souligné l’ancien président du RCD qui conclut en s’interrogeant sur la possibilité de voir ce qui s’est passé en 1976 se reproduire en 2020.