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Francis Perrin : «La crise pétrolière est un coup de massue pour certains pays comme l’Algérie»

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Francis Perrin, spécialiste des questions énergétiques à l’Iris, a décrypté, dans un entretien accordé à France Culture, les enjeux de la crise pétrolière.

Sur la question quels pays pétroliers seront les plus affectés, il répond « C’est un coup de massue absolument redoutable, potentiellement catastrophique pour certains d’entre eux, comme le Venezuela, l’Iran, l’Irak, le Nigeria, l’Angola ou encore l’Algérie ».

Il rappelle que 95 % des recettes d’exportation algériennes sont tirées du pétrole et du gaz. « Il faudra serrer la ceinture de plusieurs crans. Les conséquences économiques et sociales ne seront pas les mêmes dans un pays riche comme le Qatar, en Algérie ou en Irak, sans parler de l’Iran ou du Venezuela qui sont sous sanctions américaines » a-t-il poursuivi.

Concernant l’impact de cette crise pétrolière sur la transition énergétique, M. Perrin note qu’entre le 6 janvier 2020 et la fin mars, le prix du pétrole a baissé de 66% ! Et quand le pétrole est très peu cher, cela signifie que cette source d’énergie est encore plus compétitive qu’auparavant. « Et donc cela ne facilite pas, la transition énergétique et la montée en puissance de sources d’énergie non carbonées qu’il s’agisse des renouvelables ou du nucléaire », précise-t-il.

Selon lui, une très forte baisse du prix du pétrole comme c’est le cas en ce moment n’est pas une très bonne nouvelle pour la planète. La transition énergétique est facilitée par un prix du pétrole élevé. Or, il s’est effondré.

« La crise pétrolière que nous vivons actuellement est unique. On a déjà enregistré de fortes chutes des prix, entre l’été 2014 et le début 2016, en 2008, à la fin des années 1990, ou encore en 1986. Mais ce qui est exceptionnel, c’est que cette crise est marquée par une très forte chute de la demande liée à la pandémie de coronavirus, ce qui n’était pas le cas lors des précédentes ou en tout cas, pas de cette ampleur. C’est ce qui a conduit les pays producteurs de l’OPEP à parvenir à un accord en avril alors que certains, comme la Russie, l’avaient refusé en mars », ajoute-t-il.

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