Le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, a déclaré, le lundi 13 avril 2020, lors de son passage à la radio chaîne 3, que « nous avons une réduction de 240.000 barils/jour pour la première tranche. Une réduction de 193.000 barils/jour jour pour la seconde tranche et une réduction de 145.000 barils/jour pour la dernière tranche », précisant que chaque pays s’était engagé à réduire sa production de 23%.
M. Arkab a précisé que l’accord de réduction de la production pétrolière se fera en trois tranches. Durant la première tranche, qui débutera du 1er mai, jusqu’au 30 juin, une réduction de 9,7 millions de barils/jour a été prévue. La second tranche de 8 millions de barils/jour s’étalera du mois de juillet jusqu’à fin décembre, et une troisième, d’un volume de 6 millions de baril/jour courant du 1er janvier 2021 au 1er avril de 2022.
Interrogé sur les réticences du Mexique sur les quotas de réduction, le ministre a indiqué que le Mexique était un partenaire de l’accord Opep et non-Opep et qu’il a été le premier pays à avoir rejoint l’accord d’Alger signé en décembre 2016. Le ministre explique la réticence du Mexique par des contraintes internes. Le Mexique s’est enfin engagé à réduire sa production de 100.000 barils/jour, au lieu de 400.000 initialement prévus.
Le ministre a souligné que le marché pétrolier a été bouleversé par un choc de la demande, en raison de la propagation du coronavirus qui a causé des « ravages » en matière de demande pétrolière. A cela s’ajoute un choc de l’approvisionnement de l’offre. « Nous avons constaté, à partir de la réunion Opep et non-Opep du 6 mars, que beaucoup de pays producteurs ont inondé le marché, ce qui a créé un déséquilibre entre l’offre et la demande », a indiqué le ministre de l’Energie.
Mohamed Arkab a également rappelé que les stocks mondiaux de pétrole avaient un impact négatif sur les prix, ce qui a mené à une crise du marché pétrolier et à des prix « très bas », d’où la nécessité, selon le ministre, pour le groupe Opep+ de se réunir et d’agir « positivement » sur le marché.
Plan d’investissement et demande locale
Interrogé sur une éventuelle restructuration du marché et du cartel Opep, notamment face à l’arrivée de nouveaux pays producteurs d’énergie fossiles, le ministre de l’Energie estime que l’Algérie devra aller vers une meilleure gestion de ses ressources.
Le ministre a fait savoir que la demande locale en pétrole s’élevait, jusqu’au mois de mars dernier, à 400.000 barils/jour. A ce propos, M. Arkab a indiqué qu’un plan d’action a été tracé pour pouvoir agir sur la demande locale.
Face à une importante demande locale et aux exigences de réduction suite à l’accord Opep et non-Opep, le ministre a souligné que l’Algérie a les moyens de préserver ses quantités destinées à l’exportation, affirmant que cette réduction ne va pas impacter les recettes pétrolières du pays. Pour cela, le ministre compte sur une « amélioration des prix », en raison de l’accord de réduction qu’il juge historique.
Le ministre de l’Energie a indiqué qu’un plan d’investissement de sept milliards de dollars a été mis en place. Ce plan permettra, selon lui, à Sonatrach de fonctionner « normalement » pendant cette période, soulignant au passage que la loi sur les hydrocarbures était désormais « effective ».
M. Arkab a rappelé que la priorité a été donnée à la production. « Nous avons identifié l’ensemble des opérations et les investissements que nous devons réaliser en amont », a-t-il indiqué, précisant que son département ministériel travaille en collaboration avec le ministère de l’Industrie et celui de la Recherche scientifique pour développer l’amont.
Par ailleurs, M. Arkab a indiqué qu’«actuellement, nous sommes en train d’importer la quasi-totalité de la matière première en pétrochimie, alors que nous avons le brut », annonçant le lancement, au courant de cette année, de chantiers de réalisation de deux raffineries de pétrole, à Hassi Messaoud, qui sera finalisée en 2023 et une raffinerie à Tiaret, dont les appels d’offres seront lancés fin 2021. Ces ceux raffineries permettront de fin à la lourde facture d’importation de carburant.
Questionné sur le rachat par la compagnie française Total, des actifs pétroliers détenus jusqu’alors par l’entreprise américaine Anadarko, M. Arkab a indiqué que « nous avons exercé notre droit de préemption concernant le rachat par la compagnie Française Total, des actifs pétroliers détenus jusqu’alors par l’entreprise Américaine Anadarko ».
Le ministre estime que la nouvelle loi sur les hydrocarbures vise justement à préserver et à renforcer ce droit pour l’intérêt de l’Algérie, précisant que son département ministériel a demandé à Occidental de revoir leur transaction triangulaire.