Si le cours est à 30 dollars le baril, les recettes de Sonatrach s’établiraient à environ 12/13 milliards de dollars. Et si on retire 20/25% de charge et la des associés, le profit net de Sonatrach se situerait autour de 9/10 milliards de dollars et pour le gaz naturel si le cours sur le marché libre est inférieur à 1,5 dollars le MBTU et le GNL 3 dollars, 80% des gisements ne seront plus rentables et à 20 dollars, il n’y aurait plus de profit net pour l’ensemble des gisements. C’est ce que prévoit le professeur Abderrahmane Mebtoul.
Selon lui, face à l’impact de l’épidémie du coronavirus, comparable à une catastrophe naturelle, et même à une guerre planétaire, et devant la gérer en tant que telle, l’économie mondiale connait en ce mois de mars 2020, trois chocs, un choc de l’offre avec la récession de l’économie mondiale, un choc de la demande du fait de la psychose des ménages, et un choc de liquidité où la majorité des banques centrales abaissent leur taux directeurs.
Selon Euler Hermes, la baisse des exportations mondiales se chiffrerait à 320 milliards de dollars de biens et de services pour le seul trimestre 2020 et avec la même tendance fin 2020 environ 1500 milliards de dollars de perte.
« C’est que la crise en Chine, représentant 17% du PIB mondial, s’est répercutée sur les chaînes d’approvisionnement mondiaux, pays développés et pays émergents. Cette crise se fera sentir durant toute l’année 2020, avec des ondes de chocs en 2021, si cette épidémie est circonscrite entre juin/septembre 2020. Le monde ébranlé ne sera plus jamais comme avant avec un impact sur toute l’architecture des relations politiques et économiques internationales », précise le professeur.
C’est dans ce contexte, ajoute-t-il, du spectre d’une récession mondiale en raison des mesures de confinement, accentuée par une nouvelle guerre des prix, que le marché pétrolier mondial a connu une baisse drastique des prix, où le Brent a été coté le 18 mars 2020 à 10h Gmt à 28,28 dollars ( 25,76 euros) et le Wit à 26,51 ( 24,15 euros).
Selon MMebtoul, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) dans une note datant du 13 mars 2020, a averti que les pays exportateurs de pétrole africain les plus vulnérables sont le Nigéria, l’Algérie, l’Angola, l’ensemble de ces pays n’ayant pas une économie diversifiée, reposant sur la rente qui façonnent la nature du pouvoir, ses relations politiques et sociales.
« Contrairement à certains pronostics, méconnaissant l’ampleur de la récession, d’après le rapport de l’AIE publié le 12 mars 2020, la demande de pétrole devrait fortement baisser avec la contraction profonde de la consommation pétrolière en Chine (14 % de la consommation mondiale et 80 % de la croissance de la demande,) et des perturbations importantes des voyages et du commerce dans le monde. L’AIE prévoit que le Brent pourrait se coter à 43 dollars moyenne annuelle en 2020, 37 dollars pour le premier semestre, 45 dollars le second semestre 2020 contre une prévision de 61 dollars, soit une baisse de 29,3%, la moyenne annuelle de 2019 ayant été de 64,37 dollars.
Mais existent d’autres scénarios catastrophes si l’épidémie provoque une très grave crise mondiale , où pour la banque Goldman Sachs la guerre des prix déclenchée par l’Arabie saoudite pourrait faire glisser les cours du pétrole autour de 20 dollars le baril », explique-t-il.