L’Opep a revu fortement à la baisse sa prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2020, en raison du ralentissement de la croissance économique mondiale associée à une propagation hors de Chine de l’épidémie du coronavirus.
Le cartel table désormais sur une croissance de la demande mondiale à 60.000 barils/j, expliquant que l’impact de l’épidémie de Covid-19 en Chine et ses effets négatifs sur les transports et les carburants industriels ont été les principales causes de cette révision à la baisse, a indiqué l’organisation dans son rapport mensuel publié le mercredi 11 mars 2020.
L’Opep tablait sur une progression de la demande mondiale de pétrole de 990.000 barils/j, avoisinant 100,73 millions de barils/j en moyenne pour 2020.
L’organisation a relevé que «compte tenu des derniers développements, les risques à la baisse surpassent tout indicateur positif et suggèrent de nouvelles révisions à la baisse de la croissance de la demande de pétrole, si la situation actuelle persiste.»
La demande mondiale totale de pétrole est désormais estimée à 99,73 millions de barils/j en 2020, avec une consommation accrue au second semestre par rapport au premier, précise le même rapport.
L’Opep a indiqué que l’épidémie devrait également affecter gravement la croissance de la demande de pétrole dans divers autres pays et régions en dehors de la Chine, comme le Japon, la Corée du Sud, l’Europe de l’ouest et le Moyen-Orient, ce qui a également entraîné une révision à la baisse de la demande de pétrole dans ces régions.
A noter que cette forte révision à la baisse de la demande mondiale de pétrole intervient au moment où l’Arabie saoudite, chef de file de l’Opep, a décidé de lancer une guerre des prix en réduisant les prix de son brut à la livraison, après que la Russie, partenaire du cartel, a refusé une réduction de sa production de 1,5 millions de barils.
Cette stratégie, déjà adoptée par l’Arabie saoudite en 2014, qui consiste à inonder le marché mondial du pétrole en ouvrant les vannes, a provoqué une chute libre des cours de l’or noir de près de 30%, une dégringolade jamais vu depuis la guerre du Golfe en 1991.