« L’Algérie n’a de politique agressive contre aucun des pays voisins en ce qui concerne la démarcation des frontières maritimes.», a indiqué mercredi 4 mars 2020, à Alger, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, lors d’une conférence de presse conjointe organisée en marge de la visite officielle de son homologue espagnole, Arancha González Laya.
Boukadoum a souligné que l’Algérie est un pays pacifique et que tout ce qui a été dit concernant l’existence d’un désaccord entre l’Algérie et l’Espagne au sujet de la démarcation de la frontière est un mensonge.
Le ministre a ajouté que la décision prise par l’Algérie il y a deux ans indique que «les frontières ont été délimitées après des négociations», et que les informations faisant état d’un désaccord sur le tracé de la frontière maritime entre les deux pays «ont d’autres objectifs.»
Il a rappelé que la Convention des Nations unies sur le droit de la Mer « donne le droit aux États de tracer librement les frontières de 200 milles nautiques, et dans le cas où la distance est étroite, la Convention ouvre le droit à des négociations entre les deux pays.
De son côté, Mme Arancha González Laya a indiqué : «Nous n’avons pas de problème dans la fixation des frontières maritimes(…). Nous sommes à 100% d’accord.» Précisant que «Les deux pays ont le droit de fixer leurs frontières maritimes selon les règles des Nations unies et sommes d’accord que quand il y a un chevauchement des zones maritimes, il faut une négociation pour parvenir à un accord.»
Elle a également évoqué la disponibilité de l’Espagne à contribuer à la stabilité de la Méditerranée, notamment de la Libye, ainsi que du Sahel. La ministre espagnole a par ailleurs exprimé le souhait du premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, de se rendre en Algérie au courant du mois d’avril prochain.
L’Espagne a fait savoir le mois dernier, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères, qu’elle est en désaccord avec l’Algérie sur le tracé de la frontière maritime entre les deux pays en Méditerranée.
En effet, la cheffe de la diplomatie espagnole avait affirmé à travers un média national que l’Algérie a décidé unilatéralement en avril 2018 d’une nouvelle délimitation de ses eaux territoriales en Méditerranée qui touche à l’archipel espagnol des Baléares.
Pour rappel, l’Algérie est accusé par l’ancien président de la région Sardaigne en Italie, Mauro Pili, de s’être emparé d’une zone maritime près de cette région faisant partie des eaux internationales. En effet, il a accusé l’Algérie d’avoir élargi ses frontières de sa zone économique exclusive (ZEE), jusqu’en Sardaigne, le 21 mars 2018 d’une manière unilatérale.