Le groupe SOVAC, propriétaire de l’usine de montage des véhicules de la marque allemande Volkswagen implantée à Relizane, est-il exclu par la note de dédouanement des kits CKD/SKD au niveau des ports algériens?
En effet, deux semaines après l’instruction donnée aux Douanes par le premier ministre Abdelaziz Djerad pour la libération des kits destinés aux usines de montage automobile bloqués au niveau des ports, toutes les usines ont pu voir leurs matières premières débloquées, à l’exception de celle de SOVAC Production, a appris Algérie-Eco d’une source bien informée, précisant que 500 conteneurs de cette entreprise sont toujours bloqués au niveau du port d’Oran.
« Suite à la décision des pouvoirs publics et annoncée par le premier ministère du déblocage de l’ensemble des kits (SKD, CKD) bloqués au niveau des ports algériens, des sources fiables confirment que l’ensemble des opérateurs activant dans le domaine automobile ont pu dédouaner leurs marchandises en souffrance à l’exception de SOVAC, qui à ce jour dispose de 500 conteneurs bloqués au niveau d’Oran », selon notre source.
Selon cette dernière, au sein de SOVAC on s’interroge : « Y a-t-il des raisons pour le blocage ? Cet environnement instable et les blocages répétitifs ne vont-il pas faire fuir le géant de l’automobile de l’Algérie ? »
« Entre temps, plus de 700 salariés au chômage technique de SOVAC attendent avec impatience le règlement de la situation pour reprendre leurs postes de travail », précise notre source.
Rappelons que, le 11 février dernier, dans une note adressée à la Direction générale des Douanes, dont Algérie-Eco détient une copie, le Premier ministre a décidé d’autoriser le dédouanement, « à titre exceptionnel », de l’ensemble des collections destinées aux industries de montage (véhicules de tourisme, véhicules utilitaires, électroménagers et téléphonie) se trouvant actuellement en souffrance au niveau des zones douanières, avec maintien du traitement fiscal préférentiel.
Les banques domiciliataires ont été instruites de ne plus domicilier les factures d’importation de collections, destinées aux industries de montage et qui sont non couvertes par une décision d’évaluation technique en cours de validation ou pour lesquelles les montants plafonnés au titre de l’année 2020 n’ont pas encore été communiqués, précise la même note.
Le ministère de l’industrie et des Mines a été chargé de finaliser le nouveau dispositif réglementaire encadrant les activités de montage, indique le document. Le ministre de l’industrie, avait annoncé que le nouveau cahier des charges régissant les activités de montage sera près au plus tard dans deux mois.
Rappelons que le président de la République Abdelmadjid Tebboune, a laissé entendre la semaine dernière la fin des usines de montage de véhicules en Algérie.
M. Tebboune a déclaré dans une interview accordée au journal français Le Figaro : « L’Algérie est vue par ses partenaires comme un grand marché de consommation. Nos maux viennent de l’importation débridée, génératrice de surfacturation, une des sources de corruption, favorisée par de nombreux pays européens où se faisait la bancarisation, la surfacturation, les investissements de l’argent transféré illicitement ».
Et d’ajouter : « L’usine Renault qui est ici n’a rien à voir avec celle qui est installée au Maroc ». « Comment créer des emplois alors qu’il n’y a aucune intégration, aucune sous-traitance ? », s’est-il interrogé en ajoutant : « Nous allons, par exemple, arrêter l’importation de kits automobiles. »