«Si vous ne changez pas de mode de gouvernance, il ne sert à rien d’emprunter ou d’injecter de l’argent». C’est avec ces propos que s’est exprimé aujourd’hui, Amar Belhimer, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement sur les ondes de la radio Chaine 3.
C’est pour cela, dit-il, que «le plan d’action du gouvernement place l’équation politique au premier rang des chantiers ouverts», affirme l’invité de la rédaction qui explique que «la crise en Algérie est d’essence politique avant d’être économique et financière».
Pour lui, le changement «c’est la rupture avec un état de fait qu’il faut évaluer préalablement». Le plan du gouvernement, est venu pour sortir de ce «champ de mines et de ruines».
Sur le plan politique, M. Belhimer dit que «l’Etat algérien était dans un état de délabrement total et heureusement que le Hirak béni à pris conscience de l’état d’effondrement avancé des institutions de la République».
Le ministre ajoute « la crise d’un modèle de représentation déjà précaire» qui caractérise l’Etat. «Précaire, parce qu’il remonte à la Constitution de 1989, secouée par plusieurs crises et parce que plus récemment encore, ce modèle est aggravé par un double facteur : Une allégeance de type féodal… et l’intrusion de l’argent sale sur la scène politique», analyse-t-il.
«Les inégalités sociales ont cassé le climat de confiance»
Sur le plan social, le président Tebboune a hérité, selon lui, «de très fortes inégalités sociales qui ont cassé le climat de confiance», alors que sur le front économique «les mécanismes de la concurrence ont été battus en brèche par une oligarchie qui s’est installée dans le monopole et dans d’autres dérives à caractère économique, ce à quoi s’ajoute naturellement une instabilité législative».
M. Belhimer explique en outre que la démarche du gouvernement vise «à réhabiliter les institutions de l’Etat, fortement menacées par 20 ans de gabegie», en insistant, particulièrement, sur la nécessité de «renouer avec le système de suffrage universel et de couper la relation entre l’argent et l’exercice du pouvoir».
«Il faut mettre en place un système de gouvernance représentatif qui associe démocratie participative et démocratie représentative» par le renforcement du «lien entre une mobilisation sociale et populaire avec la représentation politique», développe-t-il.