Pour l’Algérie, le moteur de la croissance reste toujours la dépense publique via la rente des hydrocarbures, déterminant ainsi le taux de croissance à plus de 80% à travers ses impacts directs et indirects comme moyen de financement. C’est ce qu’estime le professeur Abderrahmane Mebtoul.
Le programme du gouvernement adopté le 06 février 2020 dans le domaine socio-économique repose sur dix axes directeurs, selon lui.
Premièrement, le plan d’action du Gouvernement met en avant l’urgence de procéder à une révision profonde des modes de gouvernance et de concevoir de nouvelles règles afin de mener à bien les politiques de développement. Il s’agira d’insuffler une dynamique interactive sur la triptyque d’un renouvellement économique basé sur la sécurité alimentaire, la transition énergétique et l’économie numérique. Il y’aura aussi une mise en place d’une cartographie nationale d’investissement à travers l’ouverture de nouveaux espaces dédiés au foncier industriel.
Deuxièmement, afin d’éviter de naviguer à vue, comme un aveugle, selon le communiqué du conseil des ministres, des imprécisions dans certains chiffres relatif à l’économie ne reposent pas sur des estimations approximatives mais sur des statistiques exactes. Il a été demandé de préparer immédiatement un recensement général de la population afin que la politique de la planification nationale soit fondée sur des bases solides. Ce qui permettra de déterminer la consommation nationale quotidienne pour pouvoir adapter notre consommation et nos importations à nos besoins réels et la création d’un réseau interactif de statistiques s’étendant à tout le territoire national, de la Commune au Ministère en charge des statistiques. Cela aura pour but de faciliter la maîtrise de l’économie.
Troisièmement, la mise en place d’une cartographie nationale d’investissement à travers l’ouverture de nouveaux espaces dédiés au foncier industriel, notamment dans les Hauts Plateaux et le Sud. Une répartition équitable du développement au niveau national et à l’appui aux entreprises aptes à créer de l’emploi à travers des avantages fiscaux à même de les inciter à contribuer à l’absorption du chômage.
Quatrièmement, un programme intégré pour la réforme et le redressement des systèmes de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et de la Formation et l’Enseignement professionnel.
Cinquièmement, l’énergie étant au cœur de la sécurité nationale, aller vers une transition énergétique maîtrisée dont le développement des énergies renouvelables. Augmenter la production des énergies traditionnelles, analyser les impacts négatifs sur le plan de l’environnement des hydrocarbures non traditionnels et des mesures pour des économies d’énergie.
Sixièmement, dynamiser les instituons en berne comme la Cour des comptes, le Conseil Economique et Social et le Conseil National de l’Energie.
Septièmement, la révision du système fiscal à travers l’accélération de sa numérisation, qui doit s’étendre à l’administration des Douanes afin d’éradiquer les fléaux de l’évasion fiscale et de la contrebande qui gangrènent l’économie nationale, alimentent les pratiques de corruptions et maintiennent la dépendance à la rente pétrolière.
Huitièmement, donner la priorité absolue à la transformation des matières premières nationales au lieu de leur exportation systématique en brut, au regard de leur rôle en matière de création de richesse et d’emplois et encourager tout projet d’industries manufacturières par un financement pouvant atteindre un taux 90% et à lui donner la priorité dans l’octroi du foncier industriel.
Neuvièmement, intensifiiez le contrôle de l’importation des produits contrefaits à travers la mise en place de laboratoires polytechniques modernes au niveau des tous les accès du pays, en vue de s’assurer de la qualité et de la conformité de produits importés.
Dixièmement, l’augmentation du pouvoir d’achat et à la prise en charge des catégories vulnérables à travers une nouvelle politique de subventions ciblées et d’accorder la priorité en matière d’accès au logement aux citoyens à revenu limité. Ainsi que l’intérêt aux régions enclavées ne disposant pas des services essentiels. Dans le domaine de la sécurité et de la défense nationale. Adapter notre diplomatie aux exigences de l’heure et moderniser l’Armée nationale populaire (ANP), en consolidant sa professionnalisation tout en renforçant ses capacités en matière de cyber-défense sans oublier le développement de l’industrie militaire.